Bonne à marier (1) : je sais cuisiner
Bientôt ici, les folles aventures de mon projet info. Mais en attendant, voici un intermède culinaire (1)
Certains ici sont des lecteurs dans le coup, certains sont à la pointe du ragotage, certains ont une relation privilégiée avec l’auteur et savent déjà que Vulcanus n’aura pas voulu de moi, en fin de compte. Une autre fois, peut-être ?
Certains ici ont le privilège de côtoyer l’auteur In Real Life, certains poussent le vice jusqu’à me fréquenter quotidiennement, certains ici sont même l’auteur de l’auteur (2) et savent que quand je déprime, je cuisine. Quand je cuisine souvent j’écoute aussi les Beatles, mais là n’est pas le propos.
Samedi dernier, donc, furieusement déprimée par ce refus, qui remit en cause tous mes projets pour l’an prochain, qui porta un sacré coup à mon estime, qui me fit frémir pour mon avenir (3), délaissée de plus par mes employeurs qui préférèrent une profession de foi à leur cours de maths hebdomadaire (oh comme je les comprends) samedi dernier donc, je passai mon après midi à cuisiner. Et c’était bien bon.
Recette pour guérir sa déprime à coup de curry thailandais
1- Squatter à la fenac en lisant gratuitement le dernier Moka et se dire d’un coup comme ça tiens, je me ferais bien un curry thaïlandais.
2- Aller au rayon loisirs créatifs, puisque c’est sous ce drôle de nom que sont rangés livres de cuisine manuels de jardinage et méthodes de tricotin. Mémoriser la recette d’un curry thaïlandais.
3- Aller dans la rue qui tient lieu de chinatown, pas dans la première boutique mais dans la deuxième (les produits sont dans des vieux cartons, pas sur des étagères, mais les prix sont divisés au moins par 2)
4- S’extasier devant tant d’exotisme. Ooh, de l’huile de piment rouge, je savais même pas que ça existait. Pis t’as vu comme c’est rouge, dis ? Haan, des bidons de 10 litres de sauce soja… Ptin, un truc japonais, hé je peux lire quatre – non, cinq – mots sur l’emballage ! Ce que c’est ? Ha non ça je sais pas.
5- Acheter un sachet de pâte de curry (la verte parce que c’est plus joli), une boîte de lait de coco (40cL), des pousses de bambou, des biscuits au sésame. Mais non, les biscuits au sésame ne vont pas dans le curry, enfin.. C’est juste parce que c’est bon.
6- Acheter aussi, ici ou ailleurs, du riz, du poulet (100g d’escalope), des légumes (genre des haricots plats, des petites carottes, toussa…), des caouètes. Ne pas manger toutes les caouètes avant d’être à la maison.
7- Faire griller dans une poêle et un peu d’huile (ou, si vous avez la classe, dans un wok) le poulet découpé en petit morceaux. Ajoutez la pâte de curry et « laissez-là dégager tout son arôme », comme ils disent dans le bouquin. Quand vos yeux pleurent, vous savez à quoi correspondent le symbole de 2 piments sur le sachet de curry vert, quand il n’y en a qu’un sur le curry jaune…
8- Délayer le mélange dans la moitié du lait de coco, puis ajouter les pousses de bambou et autres petits légumes. Ne pas faire cramer les petits légumes. Se trouver bête quand, après avoir versé 500g de légumes, on se rappelle que dans la recette ils disaient 100g.
9- Rajouter une pomme coupée en tout petits morceaux parce que ca peut pas être dégueu.
10- Rajouter les caouètes
11- Rajouter la fin du lait de coco.
12- En tout, la cuisson vous aura pris moins de 20 minutes. Vous aurez pensé de vous même à faire cuire le riz sur la plaque d’à côté, bien sûr. Oui, bien sûr.
13- Vous obtenez un mélange de poulet et de légumes très parfumés, dans une sauce verte sucrée mais qui arrache la gorge, mais d’une force ! Vous allez faire des économies de chauffage, ce soir ! Finalement, vous ne regrettez pas d’avoir mis 5 fois plus de légumes que prévu. Et un peu plus de poulet. Et une pomme. Et de ne pas vous être laissé tenter par la pâte de curry rouge. Même si ça aurait été d’une ravissante couleur.
14- Pour servir, on peut faire des boules de riz en le moulant avec un petit bol, parce que c’est plus joli.
15- Bon appétit ! Pour consoler votre glotte qui a l’impression d’être à vif, vous avez le droit de manger les biscuits au sésame (4)
Astuce : pour faire un curry végétarien, remplacer la viande par des légumes. Ce conseil plein de bon sens vous est offert par la préparation pour curry importée pour la France par Tang Frères, Paris XIIIe
(1) oui car, faut-il le rappeler, ceci est un blog de fille, où l’on peut parler épilation à la cire, crème de jour, chocolat (mmh, oui, surtout celui-là, le Poulain noir qui est même pas amer) et même jupe
(2) c’est une blague médiocre mais au moins, elle n’est pas de moi.
(3) Ho ça va, je me suis remise, hein, mais vous avez quand même le droit de m’envoyer du chocolat (mmh, oui, surtout celui-là, le Poulain noir qui …)
(4) Ou si vous préférez, du chocolat. Mmh, oui, surtout celui-là, le…
Et continuez à jouer à mon grand jeu, por favor!
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