5.22.2006

2005

J’aimerais croire que ma vie a une bande son très rock’n’roll. Je suis effarée de me rendre compte qu’il y a des filles de mon âge qui n’osent pas aller seules au cinéma, qui n’iront jamais à un concert si elles ne connaissent pas le groupe, qui n’achèteront jamais des fringues si leurs amies n’aiment pas. J’éclate de rire quand une camarade de promo me dit il faut que j’achète des baskets et des jeans, je suis la seule fille de cette école à ne pas en porter.
Je croise de temps à autre ces personnes qui étaient tellement cools au lycée. La plupart ont arrêté leurs études ou refont indéfiniment des premières années dans les différentes facs de la région, et essaient d’arrêter la drogue. Tous ont apparemment oubliée qu’à l’époque je n’étais pas des leurs. J’aime revoir ces gens - de temps en temps seulement : les quitter me fait tellement de bien. Un grand bol d’air frais.
Je voudrais croire que j’aime mon corps parce que je mets de temps en temps des hauts moulants. Je voudrais croire qu’on puisse m’aimer. Je voudrais y croire si fort que je suis prête à suivre le premier connard qui me le laisserait entendre. Ce qui arrive bien sûr.
Une semaine après avoir embrassé chéri je sais que ça ne peut être qu’une histoire sans avenir. Parce que ce chéri n’est pas à moi.
Je me trompe : elle a un avenir qui s’appelle la pire relation de mon histoire récente. Je passe par des hauts très hauts et des bas très bas. Je le hais de m’appeler une fois de plus, je me déteste de décrocher. Je suis amoureuse et je suis malheureuse. Je sais que bientôt ça ira mieux et pourtant je me déteste de penser que ça ira mieux. Je pleure dans les rues et je me promets que ce sera la dernière fois et je m’arrache les pieds sur les rues pavées autour de chez lui et dans quelques mois j’aurai dix-neuf ans.

Related Posts with Thumbnails