11.03.2008

November is for...

1.Dark skies



2. Singing. Choir retreat coming in 2 weeks.

3. Meeting online friends in real life!

4. Maths. And more maths.

5. Discovering new music



6. Persimmons for breakfast

7. Mittens. Continue

10.19.2008

Automne



Le ciel gris acier n'aidant pas vraiment, j'essaie de trouver dans mes couleurs d'automne une source d'énergie. Cette dernière année de cours s'annonce chaotique et intense. Surtout soulignée par le fil rouge du "et après, quoi?", surtout ponctuée par de longues, longues heures de train à traverser la Belgique.

Quelques inspirations pour trouver un rythme quand l'autonme n'apporte ni soleil ni les couleurs vives des ginko:

Je m'essaie à la simplicité,

Je me nourris des mots et images de ceux à qui les jours qui raccourcissent font faire des merveilles,

J'écoute de la musique avec laquelle ça ne me déplairait pas d'habiter sous des feuilles rouges,


Découvrez Bob Dylan!


Je bois des litres et des litres de thé,

Je vole du temps pour lire, créer, cuisiner, parler, aimer, bouger, imaginer sur toutes les obligations qui n'ont pas l'air de s'en porter plus mal. Continue

9.03.2008

aterrie



dans un pays où il fait froid et où il ne fait pas jour quand je me réveille à 05:23. Continue

8.24.2008

road trip 2.3

J'arrive malgré les intempéries à progresser vers ma destination prévue. Sakata, Shinjo en "wanman train" les mini trains de montagne, qui passe son temps à klaxonner des fois qu'il y aurait quelqu'un sur la voie, j'imagine, puis Yamagata. Le ciel s'est un peu dégagé, il ne pleut plus mais il commence à faire bien froid. C'est la fin de l'été et c'est le Nord du pays. La soirée se terminera bien agréablement devant un énorme bol de tofu, accompagnés d'edamame, frites et jus de fruits.

Le lendemain je décide de rayonner depuis la ville pour voir plusieurs lieux intéressants. Pour commencer, le lac Okama, caldera bleu vif superbe d'après le Planète Solitaire. Mais apparemment je ne suis pas très réveillée puisque 1. je me rends compte après quelques minutes que je suis dans le mauvais bus, 2. je me rends compte à mon arrivée qu'en fait je l'ai déjà vu, ce lac - en Octobre, lors d'un passage par Sendai. Enfin vu c'est un bien grand mot, j'avais vu le brouillard au dessus du lac, surtout. Et le temps n'étant pas franchement meilleur, j'abandonne l'idée d'enchaîner correspondances et heures de bus et je reste là où je suis, à Zaô Onsen. Je me ballade quelques heures, il bruine et il fait froid, mais ça n'a aucune importance car nous sommes dans une ville d'onsens: a chaque coin de rue on trouve un bain public pour 200 yens. J'en trouve un au sommet de la montagne, dans une petite baraque en bois, inoccupé pour le moment. L'odeur est la même que lors de ma dernière visite, aussi. L'eau est chargée en soufre et forme un dépôt blanchâtre opaque sur les parois du bassin, et charge mes vêtements d'une drôle d'odeur de fumée. Une fois qu'on a réussi à entrer dans le bain brûlant et à y rester quelques minutes, on a tellement accumulé de chaleur on peut repartir sans être incommodé par le sale temps et avec la peau qui fume. Pratique!

L'après midi, je profite d'une heure d'attente pour mon train pour réserver le transport de mon dernier voyage, la semaine prochaine (histoire de rentabiliser mon visa jusqu'au bout) puis je pars vers Yamadera, à 15 minutes en train. C'est un complexe de temples bâtis sur le flanc de la montagne, perchés sur les petites corniches qui dépassent de la végétation. Ca commence par beaucoup d'escaliers, sous les arbres, autour desquels on aperçoit des Bouddahs en élégants tabliers éparpillés autour des marches. L'escalade est raide et épuisante, mais une fois sorti de la végétation, la vue est saisissante. Les occasionnelles bourrasques de vent qui surprennent les visiteurs en haut de leurs falaises rajoutent au spectacle. Le complexe est très éparpillé et je crois avoir raté quelques bifurcations et avoir raté quelques temples secondaires. Une fois redesendue j'aimerais avoir un onsen, ici aussi, pour me remettre du vent glaçant. Je me contenterai d'une douche chaude avant de me coucher.

Samedi matin, je réfléchis à mes options. Je dois me présenter au travail Lundi, déménager Mardi, avoir fini un certain nombre de rapports et questionnaires avant ça. Il me reste 2 jours sur mon billet de trains locaux. Je suis tentée de pousser jusqu'à Niigata - je peux faire ce trajet en moins d'une journée, par contre ca sera plus difficile pour rentrer. Equipée de mon grand livre de toutes les lignes de train du Japon et d'un calculateur de trajets, je cherche les différentes possibilités. Finalement, je décide de retourner chez moi ce soir... Le trajet se décidera, comme d'habitude, sur le premier train disponible. Ce sera Sendai, puis la côte Pacifique. Trois changements plus tard, il fait nuit noire. Retour à la maison. Continue

8.22.2008

road trip 2.2

En allant me coucher a Akita, j'etais encore incertaine de mon programme du lendemain. Peut-etre faire une boucle supplementaire au nord du pays? Ou visiter la peninsule proche de la ville? Un coup d'oeil sur mon calculateur de trajet de trains preferes a vite recadre mes options. La peninsule semble etre comme toutes ses camarades Japonaises, quasi-inaccessible, et faire la moitie de ma boucle me prendrait environ dix heures.... bon.

Cap vers le Sud, donc. Idee: longer la cote jusqu'a Sakata, bifurquer a l'ouest vers Shinjo, puis prendre au sud jusqu'a Yamagata. Paysage prevu: mer et montagnes, tres bien.

C'etait sans compter sur le fait que la pluie m'en voulait de lui avoir echappe la veille. Le paysage fut rapidement: buee. Puis les arrets dans chaque gare se firent de plus en longs, les annonces micro de plus en plus frequentes. Je n'ai pas fait tres attention, j'ai le temps, j'ai un bouquin... Et puis l'un des arrets devint significativement plus long que les autres - meme moi je le remarque. Les quelques passagers du train ont l'air exasperes, certains sortent sur le quai fumer une cigarette, et meme pas dans les zones fumeurs. Un controleur passe de voiture en voiture demander aux passagers ou ils avaient l'intention d'aller et note le tout sur son calepin. Ca m'a l'air louche. Au bout d'un certain temps, les employes de gare a l'air contrarie se rassemblent devant nous pour saluer et faire leurs plates excuses. Le reseau est impraticable pour cause de pluie, et pour se faire pardonner ils nous paient le taxi jusqu'a notre destination finale.

Je n'ai aucune intention de me faire conduire jusqu'a Yamagata, j'aime le train mais pas trop la voiture, et puis c'est franchement loin. J'estime avoir de bonnes chances de pouvoir repartir si je m'eloigne de la cote, et integre le taxi qui va jusqu'a Sakata, ou j'espere attrapper une correspondance dans la montagne.

Une fois sur la route, on se rend compte que la "pluie" n'a pas rendu impraticable que les voies ferrees, mais aussi une bonne partie des voies rapides. "Pluie", c'est un euphemisme japonais pour inondation, apparemment. Les bonhommes en vestes reflechissantes sont partour le long des routes, a poser des sacs de sable et... pmper? Qu'est ce que tu veux faire contre 5 cm de precipitations en une heure? Une bonne heure de trajet plus tard (20.000 yens, heureurement que c'est JR qui paie) je suis au sec dans une gare ou certains trains marchent (YES!) et j'appelle Wally pour qu'il me lise ce que dit la meteo, en vrai. Et c'est pire que ce que je croyais: JMA donne une alerte de Aomori jusqu'a Hitachi, en gros. La moitie nord du pays est submergee, super.

Mais contre toute attente, je reussirai a rejoindre ma destination ce soir. On croise une multitude de bonhommes en fluo le long de la voie ferree, qui saluent notre train, du genre ah, on reconnait les braves. Continue

8.21.2008

road trip 2.1

Pas de wanko soba, pour finir, mais des JaJa Udon, nouilles chaudes mais sans bouillon, accompagnees de pate de wasabi, de nori et d'une multitude d'alumettes ou de rondelles de legumes divers, manges en discutant avec ma voisine Tokyoite.

Le trajet prevu pour le lendemain est court sur la carte. Apres un depart sous la bruine et 30 minutes de train, je m'arrete au lac Tazawako. Lorsque je sors de la gare pour trouver un casier ou laisser mon sac a dos, la bruine se transforme en douche. Le temps de courir jusqu'a mon arret de bus et je suis aussi mouillee qu'apres la descente du mont Asahidake. Hum. C'est bien parti pour passer une journee autour d'un lac.

Pendant le trajet en bus, pourtant, la pluie se calme. Le ciel reste couvert et l'air humide, mais je peux marcher dehors sans avoir envie de courir vers un abri. Sur le bord du lac, le loueur de velos refuse de me louer un velo, pour cause de mauvais temps. Comme je n'arrive pas a trouver d'equivalent Japonais a "ho c'est bon, je suis Lilloise", je laisse tomber et pars a pieds. Le lac est immense, je marche parfois le long de la rive, parfois plus haut dans la foret des reliefs avoisinants. L'air bordonne de libellules, on entend le son du ressac, les nuages s'ecartent. Deux heures et quelques coups de soleil plus tard, j'ai fait demi tour mais le loueur de velos est toujours ferme. Tant pis pour lui.

Apres dejeuner et consultation des horaires de bus, il est un peu tard pour parcourir l'autre rive a pied, alors j'opte pour la traversee en bateau. Moins de foret, mais plus de points interessants vus plus vite, et une vue imprenable sur les eaux bleu profond du lac qui ne gele jamais. C'est aussi le lac le plus profond du pays, alors il n'est pas improbable que le fond touche une zone magmatique - ceci expliquerait cela.

Le lac est loin de tout, pris dans la montagne, mon telephone alterne depuis quelques heures entre les infos "message en cours de reception" et "impossible de recevoir - reessayer plus tard". Il faudra retourner vers la gare pour avoir de nouveau un reseau stable - pour le Japon ca en dit long.

La pluie se remet a tomber doucement quand je monte dans le train. Ha! Je prends plein Ouest vers Akita, mais le trajet presente peu d'interet. Beaucoup de villages plats et de rizieres, beaucoup de lyceens qui montent au fur et a mesure, on dirait une longue banlieue pour la petite capitale de la prefecture. La pluie strie les vitres, qui se couvrent de buee sur leur face interieure. Je reste absorbee dans mon livre du moment jusqu'au terminus, vers 7 heures ce soir. J'espere trouver une librairie internationale a Akita, sinon je risque de m'ennuyer le reste de la semaine Continue

8.19.2008

road trip 2.0

(notez: Pour mieux comprendre les quelques billets suivants, une carte detaillee du Japon est recommandee. Si elle comporte les lignes de train c'est encore mieux. Celle qui est linkee a gauche est un bon debut)

C'est la version estivale, toute seule, et au nord, du voyage en trains locaux teste en Decembre. Apres 5 jours passes a Asakidake, Hokkaido (d'autres qui ont deja mis les photos en ligne se chargeront de raconter), apres avoir constate que la saison des fleurs celebres a Furano et Biei, c'est fini, et apres avoir mis Wally sur le chemin de l'aeroport, je suis montee dans un train local en direction du Sud.

Quelques heures et quelques changements plus tard, je me rapproche de Sapporo. Wally m'appelle pour me poser des questions sur un itineraire Sapporo Osaka.

"Ben pour quoi faire?"

"J'ai, euh, rate mon avion. J'ai confondu l'heure du depart avec une heure qui n'a rien a voir et mon avion a decolle il y a, euh, 5 heures."

J'interroge les monsieurs de chez JR, nous calculons prix et temps de trajet et concluons qu'il vaut mieux que Wally prenne le meme train de nuit que moi pour rejoindre Honshu puis passe au Shinkansen pendant que je prendrai les petites lignes. Le temps d'arriver a cette conclusion et une place dans un vol vers Tokyo s'est liberee a la derniere minute. Tant mieux car, entre temps, j'ai rejoint Sapporo et il est clair que je ne monterai pas dans le train de nuit ce soir.

Arrivee une heure en avance pour m'assurer une place assise (...ca vaut mieux si on compte dormir) je trouve sur mon quai une quarantaine de personnes faisant la queue devant chaque marque au sol indiquant une porte de train. La plupart ont prevu les sandwiches, couvertures et fauteuils pliants, bref, une heure a l'avance meme pas en reve.

C'est donc le lendemain, apres une journee tranquille dans la capitale Japonaise de la biere (ou, pour une raison qui m'echappe, je ne trouve que des degustations de the vert), que je rejoins Aomori, tout au Nord de Honshu. Maintenant, Sud-Est ou Sud-Ouest? Il n'est pas 6h, j'ai le cerveau embrume, je prends le premier local qui se presente. Sud-Est, donc. Peut etre serait il possible de passer quelques heures dans la peninsule desolee du Nord-Est d'Honshu? Arrivee a Noheji, mon changement, je consulte les horaires. Il est 7 heures et quelques. La prochaine correspondance est a 15:56. Pas d'indication des trains retour. Le Lonely Planet suggere d'"aporter ses propres provisions car les commerces sont rares!" Hou la. Je fais un U turn au pas de course et rattrappe mon train initial. Ce sera donc finalement Hachinohe, ou il est hors de question que je prenne le Shinkansen, le but etant d'aller lentement, et ou il serait stupide de faire demi tour. Puis Same. Puis Kuji. Puis une ligne privee touristique, le long du Pacifique, jusqu'a Miyoka.

Miyoka, ou les correspondances espacees me laissent enfin le temps de manger autre chose que des noix de cajou et autres bananes tirees de mon sac a dos. Un petit Sushi-ya me prepare une variete impressionnante de sushi aux algues, a cote de l'eternel Kappa (maki concombre) bien charge en wasabi ("wasabi ok?" "hai mochiron!"...) et d'une soupe miso claire ou flottent champignons et tofu. En buvant mon the vert, je regarde le Japon se faire mettre une raclee par le Bresil en volley ball. Je crois.

Je bifurque maintenant plein Ouest, dans le but de passer la nuit a Morioka. Le train minuscule est plein de francais pour une raison qui m'echappe. Des qu'on quitte la cote, les paysages sont epoustouflants. Des montagnes, des vraies, raides, grandes, vertes et pleines de relief. Des vallees profondes ou notre train longe une riviere, et ou il y a a peine la place pour une rangee de maisons, parfois une petite riziere, avant que la pente ne soit trop abrupte. Je pense a quel point ce decor doit etre beau sous la neige. Je pense a Wally, il aurait adore voir ca. Les photos sur mon keitai ne font pas vraiment justice au paysage qui defile, et de toutes facons, je suis maintenant trop loin de la ville, trop profond dans les reliefs pour avoir une reception correcte.

Puis les pentes se font plus douces, les rizieres plus larges, les maisons plus nombreuses et on arrive gentiment a Morioka, la petite capitale de la prefecture. On m'a conseille d'y gouter les Wanko-Soba, nouilles de sarasin dont la particularite est d'etre servis bouchee par bouchee, avec une serveuse a cote de vous qui vous remplit votre bol systematiquement. Mais a 18:30, il pleut.

On verra dans 30 minutes si j'oserai les chercher sous la pluie ou si ma nuit tres breve, tres hachee, aura raison de moi avant. Continue

8.12.2008

Le sac à dos est plein à craquer. Les cartes, guides et billets de train sont à portée de main. Le ravissant uniforme vert d'eau est en train de sécher, sorti direct de la machine.

J'ai hâte de profiter des quelques heures de train à venir pour dormir et récupérer des 2 dernières semaines où on a casé un million de fêtes de départ, toutes les activités qu'on voulait faire depuis longtemps mais dont on n'avait pas encore trouvé le temps. Pour se reposer aussi de la grande fête de départ en vacances de la grande entreprise, qui ne lésine pas sur les moyens pour suggérer à ses employés de se reposer. Une heure de feux d'artifices et un long speech de mon big boss le plus chelou du monde - à part le fait qu'il se congratule de son choix de stagiaire et que je suis "very excellent" j'ai pas compris grand chose, et les natifs non plus.

L'appartement est récuré à fond. 2 gros cartons sont partis par bateau, mes épaules douloureuses se souviennent bien de leur trajet jusqu'à la poste. La valise est bouclée et rangée dans un placard, attendant le jour où je viendrai rendre les clés.
Je me suis levée à pas d'heure pour vérifier que mon frigo est bien dégivré (il va être récupérer dans une heure) et que la vaisselle ne va pas moisir en mon absence.

Dans le couloir, un grand cageot posé sur une table basse, plein de boites de conserves et autres paquets de pâtes, avec une note "gratuit, servez vous (ça vaut aussi pour la table)"

Départ dans deux heures. Arrivée à 14h, dans un endroit bien plus frais.



On espère y voir des fleurs, des montagnes, pas trop y manger accidentellement de baleine ni d'ours. On aurait aimé aller jusque là où la Russie est visible. On se contentera de la survoler dans le vol Narita-Paris.

Et pendant que l'amoureux, qui lui n'a pas fini ses compte-rendus, réunions et autres Point Puissance, retournera s'asseoir dans son labo, je profiterai des offres bizarres de ma compagnie de train préféré pour rentrer doucement, tout doucement, par les toutes petites lignes du Nord de Honshu. Un peu comme cet hiver, la neige en moins.

En attendant, je vais racler mes fonds de placard dans l'espoir de trouver quelque chose qu'on puisse considérer un petit déjeuner. A bientôt. Continue

7.14.2008

depuis le 28ème étage



Depuis le 28ème étage, à huit heures, la vue donne sur l'air embrumé de l'été à Osaka. Après deux jours et trois nuits de soleil, montagne, sable, Esprit de la Cascade et trains le long de la côte, après le latte du petit déjeuner, après un dernier baiser en attendant son train, je suis remontée seule à notre chambre d'hôtel. Je me suis assise à la fenêtre et me suis amusée à penser que Scarlett Johansson et moi n'avons pas que notre âge en commun.

From the 28th floor, at eight in the morning, the view is wide on the misty Osaka air. After two days, three nights of sun, mountains, sand, Waterfall Spirits and trainrides on a coastline, after my breakfast soy latte, after a last kiss in a train station, I went back alone to our hotel room. I sat on the windowsill and caught myself thinking that I have more in common than just my age with Scarlett Johansson. Continue

It's friday, I'm in love

Radio "un week end sur deux", à droite comme d'habitude il faut cliquer.


Continue

7.06.2008

Il fait trop chaud pour s'habiller

L'air semble collant dès que je sors de la douche froide.

L'idée de manger quoi que ce soit qui ne sorte pas directement du frigo me répugne. Imaginer cuisiner m'épuise.

Je pense aller au combini, pour acheter du thé glacé et mettre les bras dans les congélateurs, mais les 20 minutes de marche qui m'en séparent me découragent.

Je maudis mon appartement tout en longueur, tout en fenêtres et tourné plein Ouest.

Je n'ai pas la moindre envie de bouger de sous le flux d'air sec du climatiseur.



Je refuse de porter quoi que ce soit de plus couvrant, plus épais, plus près du corps qu'une chemise en lin très, très fin. Continue

7.05.2008

Shake it baby

Les tremblements de terre, c'est excitant et exotique les 2 ou 3 (ou 12) premières fois, mais quand ça secoue juste sous tes fesses ça devient immédiatement un peu moins drôle.

Ca ne dure jamais très longtemps, jamais plus d'une minute, sans doute une vingtaine de secondes seulement aujourd'hui, et pourtant on peut clairement le décomposer phase par phase.

Au tout début, c'est exactement comme les 3 autres tremblements de terre de la semaine. On sent quelques soubresauts, on entend les fenêtres mal isolées remuer dans leur cadre. On sourit et taille mentalement une encoche de plus sur la crosse du compteur des tremblements de terre, même si on a oublié depuis longtemps leur nombre exact
Et puis, comme ça dure un peu plus longtemps que d'habitude, on lève les yeux. Tout ce qui pend (cordon de la lampe de la cuisine, torchons, soutiens-gorges qui sèchent) gigote en rythme. Dehors, les câbles électriques chaloupent.
Alors brusquement, le son passe du carillon au grondement. Hébété, pas très à l'aise, on voit sauter des étagères cuillères, bocaux d'épices, bouteilles de vitamines. On commence par se féliciter d'avoir rangé la vaisselle une fois sèche, et puis, comme ça secoue toujours méchamment, on se demande ce qu'il faut faire maintenant. Sûrement continuer à regarder son film ne semble pas très adapté à la situation. La table basse danse sur ses trois pieds et s'éloigne d'une dizaine de centimètres. On aperçoit un oreiller et se le colle sur la nuque, comme on a appris en cours de préparations aux catastrophes, même si on se demande bien ce qui pourrait nous tomber sur le crâne, à part la lessive qui sèche.
Enfin, les secousses se calment. On vérifie d'un coup d'œil que rien n'est cassé. On ramasse cuillères, cumin et B12. On se rappelle, mais un peu tard, que le cours de préparation disait d'ouvrir les portes, au cas où la violence des secousses la bloquerait en déformant l'embrasure (ça tombe bien, elle est entrouverte pour faire de l'air) et de s'éloigner des fenêtres pour éviter les bris de verre (...ça tombe bien que les fenêtres ne se soient pas cassées alors.)

Dans les secondes qui suivent, les cigales crissent*, les corbeaux croassent*, les enfants jouent dans la rue, les voitures passent. De nouveau. On vérifie le site gouvernemental dédié et on se dit, ah ouais, quand même!



On se demande qui on devrait appeler en premier pour dire qu'on est vivante et on décide que, finalement, ils liront sans doute le blog avant la page internationale des journaux.

Pour info, l'échelle des tremblements de terre utilisée au Japon (ici, en anglais, ou en français et moins précis). 5, ça commence à être costaud.

*Xetra a le droit de me reprendre dans les commentaires, je n'ai pas vérifié mon vocab... Et je pense que je parle bien peu de Français ces temps ci et que ça commence fort à se voir. Continue

7.02.2008

Yamanote 8 bits, et un pingouin qui s'appelle pastèque

En attendant la suite de mes aventures fascinantes, un petit tour dans la Yamanote sen, Soto mawari?



(Le pingouin est la mascotte de la carte magnétique Suica qui permet de voyager sur le réseau Japan Railways East. Suica veut dire Super Urban Intelligent CArd mais aussi pastèque!)

(Si vous préférez faire le tour dans l'autre sens, la vidéo Uchi mawari est ici.) Continue

6.19.2008

En bref ce mois-ci

(Un message télégraphique rédigé sur un clavier sans accents ni cédille)


Fin mai. Alors que j’attendais impatiemmentles beaux jours pour avoir dans mon supermarche un peu plus que des oignons et du chou, les etalages se sont surtout couverts de fruits importes d’Amerique et de gros morceaux d’aloe vera. Qu’est ce qu’on peut bien faire avec ca?!

1er juin. Tsuyu, la petite soeur Japonaise de la mousson d’Asie du Sud Est, a officiellement commencé. Cela implique de fortes précipitations et une chaleur moite particulièrement désagréable. Sauf ici ou la chaleur a ete remplace par de la froideur. On se croirait en Novembre – super.

7 et 8 juin. La construction d’une ligne de Shinkansen a place Shizuoka presque exactement entre Osaka et Hitachi (aussi bien en duree de trajet qu’en prix de billet de train), rendant la ville bien pratique pour y lire des livres a deux. Mais elle l’a aussi debarasse de ses celebres plages de sable blanc pour les remplacer par de betes plages de sable volcanique (noir, donc). Et Tsuyu rend l’air opaque et brouille la vue du Mont Fuji depuis la baie aux pins. Dans le Starbucks ou nous attendons le train du retour, la television passe en boucle les images de la police tentant de chasser les journalistes dans Akihabara. Dans le train, le service d’information defilant au dessus de la porte m’apprend: […]7 victimes[…] Un home de 25 ans qui a ete * et a dit a la ** J’avais juste envie de venir *** des gens (* ah comme c’est amusant les texts a trous, avec des kanjis qu’on ne comprend pas et qui defilent trop vite!)

Semain du 9 juin. Mes collegues sont terrifies d’apprendre que j’ai l’intention d’aller a Akihabara pour y chercher un lecteur MP3. Oh, ca va, hein, les psychopathes ne frappent jamais deux fois au meme endroit. Ou bien est-ce la foudre…? Le Centre EU-Japan commence l’envoi massif d’emails concernant les demarches pour les dernieres reunions et notre depart du pays.

14 et 15 juin. Une fete organisee a l’occasion de l’anniversaire de 3 participants donne un bon pretexte pour s’allonger dans l’herbe du parc du Meiji-Jingu, voir plein de copains, tester la diversite de l’offre hoteliere Tokyoite et se gaver de falafels. Alors que je sors du Super Hitachi (c’est le super nom de mon train pas si super), les televiseurs de Ueno passent en boucle des images que la foule regarde. Ce n’est qu’en lisant la presse internationale le lendemain que je comprends que le tremblement de terre que j’ai senti avant de partir a fait de beaux degats au nord du pays.

Semaine du 16 juin. Les dernieres places pour Vulcanus ’08 sont attribuees, donnant lieu a des echanges d’emails un peu amers avec les quelques postulants m’ayant contactes pendant l’annee.

17 juin. Les exercices de Yoga du mois, pourtant axes sur le souffle et la concentration, sont etonamment durs pour les adbos. Ouch.

21 juin. Je dejeune avec mes collegues dans un restaurant vegetalien. Aucun rapport avec le solstice d'ete. Continue

5.25.2008

.22

Le soleil se lève bien trop tôt, et moi aussi. C'est heureusement un jour où, une fois qu'on s'est retrouvés, on peut retourner se coucher, prendre le petit déjeuner sous la couette lourde du futon et faire la grasse matinée tranquillement. Puis sortir marcher une heure, juste avant que la pluie n'arrive.

Je feuillette la presse féminine arrivée par avion, traduit un horoscope. Je prépare pizzas maison, salade, fraises fraîches, emprunte un tire-bouchon. Nous n'aurons même pas le temps de finir la bouteille. On ne peut pas en dire autant des chocolats.

Echange d'idées pour les voyages à venir. Echange d'opinions sur les lectures du moment et celles d'il y a longtemps. Echange de câlins. Echange de cadeaux.

L'appartement sent les fleurs. Le frigo est plein comme un œuf. Bach joue sa toccata. Le week-end finit beaucoup trop vite. J'ai 22 ans. Continue

5.16.2008

Golden Week - un post avec beaucoup de texte et sans images

C’est une semaine qui commence par un traumatisme crânien et qui finit par une angine. C’est une semaine qui commence un Jeudi matin par un train, un monorail, un avion, un bus et qui finit Mercredi soir plongée dans un roman, derrière un coca, à la garde de Ueno. Une semaine ponctuée de rivalités trolls/nains lues à voix haute au soleil.

C’est une semaine astucieuse qui agglutine jours fériés et week-end, et quelques jours de congés supplémentaires pour ceux qui osent demander, apparemment inventée pour forcer les Japonais à lever le nez de leur travail, parfois. N+1 était ravi de passer du temps avec sa fille (qui a 2 ans et le voit de temps en temps le Dimanche), la Collègue fan de cuisine préparait avec jubilation son voyage à Ikea (dans une autre préfecture, wouah!), quant à moi je jonglai entre cartes, horaires de bus et guides de voyage aux mignonnes photos pour organiser mon excursion vers le Sud.

Il y a quelques mois le maitre des photos et moi avons décidé de passer ces grandes vacances le plus loin possible. J’entends ricaner les français et leurs 42 ponts cette année mais vraiment, ici 5 jours de suite ce sont de grandes vacances. Evidemment on n’a bouclé le planning qu’une fois les billets d’avions achetés sinon ce n’est pas drôle, on s’est rendu compte un peu trop tard que tout le Japon avait eu la même idée que nous donc on a du tout changer à 10 jours du départ, et pour finir Wally, du haut de son mètre 95 s’est cogne le crane une fois de trop et a passé une semaine couche dans le noir à gémir aaaah, ma tête pendant que je finissais de tout organiser toute seule (ha! Quel pouvoir! Et quelle bonne excuse de pouvoir passer la semaine à répéter si si mon ange, c’est ce qu’on avait décidé, tu as juste oublie quand tu t’es cogné la tête.)

Chapeau sur la tête, beurre de cacahuète dans le sac, lecture sous le bras, j’ai pris le train aux aurores pour atterrir une demi journée plus tard à Fukuoka (après quelques correspondances) Première constatation: le pull qui m’a permis de sortir de chez moi ce matin frissonnante sans mon manteau ne va pas m’être d’une grande utilité ici. Seconde constatation: en achetant nos billets avant d’avoir décidé ce qu’on ferait on s’est super mal débrouillés vu qu’il va falloir passer l’après midi dans un bus et 2 heures dans un bateau le lendemain pour arriver à notre destination… en face de l’aéroport de Yakushima.

Dès notre arrivée, le programme de la journée est rapidement passé de profitons du systeme de transport en commun pour explorer les recoins merveilleux de cette ile à c’est quoi ces horaires de bus pourris, qu’est ce qu’on fait maintenant. Heureusement au Japon comme ailleurs les rencontres sont rapides dans les refuges de backpackers et, le temps que je traduise la conversation à l’amoureux qui gobait de l’ibuprofène comme il pouvait et ne percutait pas grand chose ce matin là, nous avions reçu un casque et un motard chacun pour partir en ballade. Ciel bleu, mer transparente, végétation bizarre, chemins de randonnée où l’on croise daims et singes, plages où viennent pondre les tortues de mer, passage par l’onsen local et apéro dans les hamacs une fois rentres - où apparemment nous avons fait un faux-pas dans les bonnes manières locales en achetant de la bière pour tous ceux qui nous avaient aides dans la journée, ce sera bien la première fois qu’on ne comprend rien à la politesse Japonaise.
Si on vient sur Yakushima, c’est pour voir la foret de cèdres et de mousse qui recouvre l’intérieur des terres. Le lendemain, nous avons réussi non sans mal à être au bon arrêt de bus au bon moment pour se rendre au point de départ du chemin de Princesse Mononoke. La randonnée offrait juste assez de dénivelé pour être intéressante, juste assez d’ombre et d’humidité fraiche pour être agréable après la chaleur de la veille et tout ce qu’il faut de paysages à admirer. C’est en mangeant biscuits et raisins, les pieds dans un ruisseau, sous l’odeur de résine chaude qu’on s’est demandes si on n’allait pas annuler le reste de nos réservations et rester sur l’ile jusqu’à ce qu’on soit obliges de partir. Mais comme Yakushima est reputée pour ses 35 jours de pluie par mois et qu’on venait d’y passer deux journées magnifiques, je pense qu’on a bien fait de rester sur une impression parfaite.

Le programme pour la suite était de grimper jusqu’à la moitie du volcan (actif !) de Sakurajima depuis lequel on peut voir la baie dans laquelle se trouve cette ex-ile (devenue presqu’ile à la suite d’une coulée de lave un peu plus longue que les autres) sans risquer de recevoir des cailloux. Etonamment notre programme n’a pas pu être suivi faute de moyen de locomotion et nous l’avons remplace par un onsen de bord de mer et des actes de gentillesse spontanés de la part d’étrangers assez ahurissants.

Destination suivante : la région de Beppu, dite incontournable pour ses onsens. Pas seulement ceux dans lesquels on se baigne, mais aussi ceux qu’on vient voir pour leur allure bizarre, regroupés sous le terme hyperbolique d’enfers. Pour ceux-la nous avons acheté un ticket regroupant les entrées dans les différents sites et le transport aller-retour, avant de comprendre que nous allions avoir droit pour les 2 heures suivantes à une découverte culturelle de plus : le voyage organisé Japonais. Clairement, on a été des touristes Japonais très nuls. On a même rate la photo de groupe. Minables. Le reste du temps a été passé à se moquer des végétariens assis en face de nous dans les restaurants indiens, à somnoler assis dans de l’eau chaude ou à lire dans des parcs, en tout cas avec une activité physique et intellectuelle réduite au minimum vu que Wally était toujours convalescent et que la sensation déplaisante qui me trainait dans le fond de la gorge depuis Yakushima s’est révélée être une superbe angine/sinusite qui a rendu le vol du retour particulièrement inconfortable. Vous saviez que les sinus régulent la pression crânienne, et que ça ne marche pas quand ils sont bouchés ? En tout cas c’est la conclusion logique que j’ai tirée de l’impression que mon œil droit allait exploser pendant l’atterrissage.
Avant de prendre l’avion pour Tokyo cependant, il y a eu un trajet en Shinkansen dans lequel on a failli resté bloqués, la perte des billets d’avion pour une nuit, une matinée passée a Kobe dans des quartiers à l’apparence terriblement Européenne et une séance de shopping pour des jolies boites à bento et de la lecture compréhensible, l’amoureux étant reparti avec Thud.

Allez voir les photos chez lui pendant que je finis de me soigner. Continue

5.13.2008

découvertes culturelles

Depuis Septembre j'ai eu de nombreuses occasions de découvrir des éléments importants de la culture Japonaise, et hier soir n'a pas fait exception, avec ma participation (en tant que spectatrice, faut pas abuser) au match de baseball de l'entreprise.

Ma première expérience du baseball remonte à un séjour aux Etats Unis, il y a 10 ans, quand le fils de la famille d'accueil est rentré un jour en larmes, genou explosé et béquilles à la main.

Ma deuxième expérience était l'année suivante, quand notre prof de sport a voulu nous initier à ce sport en commençant à frapper des balles, et vu nos progrès fulgurants c'est tout ce qu'on a fait du trimestre. A l'évaluation finale, j'ai réussi à toucher 2 des 10 balles lancées vers moi, m'assurant la note fabuleuse de 1.5 sur 20, apogée de ma carrière en "nulle en EPS".

Bizarrement rien de ça ne m'a fait peur quand j'ai appris qu'on demandait ma participation au match annuel de l'entreprise. Jusqu'à ce que l'amoureux essaie de m'expliquer les règles, alors qu'on regardait le Mont Fuji depuis un bus quelque part. En gros, ça ressemble au Calvin Ball sauf qu'il faut porter un pantalon de pyjama moulant et une grande casquette. Et qu'il n'y a même pas de tigre. Ok, merci bien, ma participation se fera depuis les gradins.

Et être spectateur apparemment demande autant de matériel compliqué que d'être joueur, même si on n'a pas droit au pyjama. On remplace par les couvertures pour les jambes et les canettes de nihonshû autochauffantes. En bons Japonais, on n'insulte pas l'équipe adverse (surtout que c'est le département de l'autre côté de l'open space et qu'on travaille avec eux demain), on crie Gambare! à son équipe quand elle joue bien et Shigata Ga Nai (on n'y peut rien) quand elle perd au lieu de la siffler.

Et une fois qu'on a perdu, on se met en rang pour saluer et on va tous chercher des balais pour râtisser le terrain et le rendre dans un état idéal.

(Merci quand même mon amour de m'avoir expliqué les règles du jeu, grâce à toi il y a même eu des fois où je n'ai pas applaudi à contre temps). Continue

4.30.2008

Si je ne l'avais pas su avant mon départ, j'aurais compris bien rapidement quelle est le standard de beauté le plus important pour les Japonaises. Ni le poids (vu leur squelette ridiculement menu, la Japonaise dodue n'a pas grand chose à envier à l'actrice hollywoodienne lambda), ni la chevelure (celle-ci étant uniformément d'un brun profond, pouvant être décolorée avec bien des efforts vers le queue-de-bœuf, avec une texture se rapprochant plus du crin que de la soie). Non, vu les innombrables commentaires du style "Oh que tu es joliiiiiie avec ton teint de lavabo", c'est la blancheur de la peau qui fait la Vénus.

Alors en temps normal ça se confirme par la quantité impressionnante de fond de teint destinée à cacher les imperfections (à tel point que les boutiques mettent à disposition des clientes des feuilles de papier pour se couvrir le visage en cabine d'essayage, histoire de ne pas ruiner les fringues avant même de les acheter), par les crèmes de jour anti-UV et les crèmes de nuits blanchissantes (ewwwww.)

Mais maintenant que les rayons de soleil printaniers se pointent... le phénomène prend une toute autre ampleur. Entrez dans le moindre depaato et ce sont des allées entières de chapeaux, châles, chemises, lunettes noires, gants, guêtres, machins qui se boutonnent autour du cou et du décolleté, ombrelles qui s'étalent devant vous. Tous arborant fièrement des autocollant annonçant leur taux de protection des UV.

Tout ça pour dire que ce n'est pas parce que j'habite à la campagne que je vais passer à côté d'une occasion d'être à la mode.



Quoi, coups de soleil, cancer de la peau? Non non, c'est juste parce que c'est fashion. Continue

4.15.2008

Flash back

Il y a 2 semaines, il y a eu Kyoto.


Des fleurs, de la pluie et beaucoup à manger.




Il y a deux jours, il y a l'exploration de structures géologiques intéressantes,


des paysages ombragés



et la réapparition d'une vieille connaissance.





Et aujourd'hui, on épluche les guides, on fouille internet, on annote des cartes, on établit un agenda pour des connexions de train serrées. On rêve trop pour garder notre liste de choses à ne pas rater dans des proportions raisonnables.

Car dans deux semaines, il y aura la Golden Week, une occasion de partir un peu plus loin



(Oui, oui, je serai dans la forêt qui a inspiré les décors de Princesse Mononoké. Je vous dirai en rentrant si le dieu cerf a gagné et si l'on y croise encore des sylvains.) Continue

4.07.2008

Radio ume, sakura, anzu

Une nouvelle radio pleine de fleurs et d'air frais du printemps.




Et bientôt, Kyoto (il y a une semaine), le fetival local (hier) et les lacs du mont Fuji (dans une semaine). Continue

3.23.2008

Ou je suis, où je suis allée au Japon

(Dans la barre à droite est apparue une nouvelle image avec des noms de villes Japonaises. Si vous cliquez dessus vous saurez où j'ai voyagé et quand. Vu la clarté impeccable des textes publiés ici je me suis dit que ça pourrait servir. Des mises à jour régulières ne sont absolument pas garanties) Continue

3.17.2008

梅の花

(Fleurs de pruniers)

Deux choses font la renommée de ma région. Les pruniers (et l'ume-shu, l'alcool qu'on en tire) et le nattô. Comme le nattô c'est moyennement photogénique, voici ce qu'on peut voir en ce moment en se promenant dans les parcs de la capitale locale.






Continue

3.08.2008

Compter les jours



Je regarde les calendriers, je véfirie les dates inscrites dans mon téléphone et n'en reviens pas. Il est difficile de croire que cela fait aujourd'hui deux mois que j'ai quitté Tokyo. Surtout quand ces derniers sont un calme plat comparés aux soixantes premiers jours passés au Japon. Surtout quand je tourne quelques pages de plus et constate que la réunion de mi-programme est bien nommée. La moitié du chemin est derrière nous, déjà.

Je compte les jours et ne tiens pas en place. Si peu de jours restants pour finir d'écrire les rapports exigés, faire les photocopies nécessaires, lister ce qu'il ne faudra pas manquer, imprimer des cartes, s'organiser un peu. Tellement de nuits encore à attendre.




Alors, si je ne peux pas me concentrer sur le présent, et parce qu'il faut bien meubler l'attente, j'imagine. Ce qui sera forcément différent. Yoyogi sans ses couleurs flamboyantes, sans ses ginkos jaunes. L'air un peu plus doux. Quelques pruniers roses, discrets, le début de la vague commerciale au parfum de sakura. Des rayons de soleil, un peu plus tard qu'avant.

Ce qui n'aura pas changé. Descendre à Ueno, le son de ma Suica sur les portiques automatiques, se serrer dans la Yamanote. Se mêler à la foule à Shibuya, ouvrir grand les yeux pour les lumières d'Odaiba. Retrouver nos adresses secrètes après avoir hésité sur la sortie de la station Tameike Sanno – 11? 12? Marcher en souriant sur la Omote Sando.

Ce qui saura me surprendre. De quoi Johanna me parlera-t-elle dans le train? Quelles aventures auront été vécues dans le Kansai et dans les îles, au Sud? Où déciderons-nous d'aller, ensuite?

J'imagine tout ce que Tokyo pourra m'apporter, et n'arrive pas à imaginer quoi que ce soit qui me déçoive. Continue

2.20.2008

Album cover generator

Les règles sont simples :
1. http://en.wikipedia.org/wiki/Special:Random
Le premier article de la page est le nom de votre groupe.

2. http://www.quotationspage.com/random.php3
Les 4 derniers mots de la dernière citation sera le titre de votre album.

3. http://www.flickr.com/explore/interesting/7days/
La 3ème photos, quelle qu'elle soit, sera votre pochette d'album.



Oh dear, même les fonctions random me prennent pour une emo de 14 ans...

(Le pire c'est que si un CD avait cette tête-là, je l'écouterais probablement, juste pour voir. D'après vous, la musique ressemblerait à quoi?) Continue

2.19.2008

Pendant ce temps, la vie continue



Alors que fleurissent les tous premiers pruniers de la saison, que l'océan passe du bleu sombre et vif à un ton un peu plus délavé, que le ciel est encore clair lorsque je quitte le bureau ;
alors que les fraises (de Noël) font place aux chocolats noirs (de Février) puis blancs (de Mars) dans les rayons du 7 eleven local ;
alors que le calendrier à 100 yens égrenne ses pages, imperturbable, et souvent plus lentement que je ne l'aimerais ;
alors que je me promets chaque matin de me coucher un peu plus tôt mais que je m'endors ravie d'être restée éveillée aussi tard chaque soir ;
la vie continue aussi ailleurs, comme si de rien n'était. Continue

2.02.2008

I ♥ Japan Post



Quand la poste ne m'apporte pas des factures à aller payer au combini, elle fait des merveilles.





Elle m'apporte des quatre coins du monde de quoi remplir ma cuisine, et ma bibliothèque de rebord de fenêtre, et mes oreilles. Ce que la poste ne peut pas m'apporter se passe entre deux keitai le soir sous la double couette, entre ordinateurs, dans les conversations autour de nos bentos, sur un carnet orange où je note les idées de prochaines excursions et liste des restaurants, dans des agences de voyages à négocier des trajets périlleux - changer 3 fois de bus et train, risquer de rater sa correspondance, ou payer 2 fois plus cher?


Continue

1.21.2008

山のラジオ

Continue

Ce que la confidentialité me permet de dire

L'avantage avec les clauses de confidentialité, c'est qu'elles permettent de rêver. Comme je ne parlerai pas de mon travail, vous pouvez vous l'imaginer passionnant. Puisque je ne citerai pas le nom de ma nouvelle ville, vous pouvez fantasmer sur des lieux exotiques. Et cette fois-ci, inutile de chercher des indices ailleurs sur ma blogroll.

Voyons ce qu'il reste parmi ce dont je peux parler...

Il y a quelques mois, je me plaignais d'habiter dans le Chiba-ken, loin de la ville...... aujourd'hui c'est pire. Certes, sur le papier, la ville compte 200 000 habitants, mais je vois mal où ils se cachent. Pas un combini à moins de 15 minutes de marche, une toute petite poignée de restaurants - pas un seul où je puisse manger - pas de bars, encore moins de librairies. Répartition approximative de la population : 67% d'hommes, 0,1% de 17-25 ans.

Heureusement, il y a aussi une vue à couper le souffle. Sur la montagne depuis ma fenêtre mal isolée. Sur l'océan si je tourne la tête. Et il y a aussi une gare.

C'est en descendant du train à la capitale de la préfecture (200 000 habitants aussi, mais pas tous ingénieurs et bizarrement ca va beaucoup mieux), en entendant le bruit, en voyant les lumières qui clignotent partout, en sentant l'odeur du café qui parvient des Starbucks, en slalomant entre les groupes de piétons, en remarquant mon sourire qui revenait que j'ai compris à quel point la ville me manquait.

Le grand air, la nature, ca va bien quand on peut rentrer à la fin du week-end. Bon. On respire un grand coup, on se dit que ce week-end-ci durera 8 mois et on serre précieusement sa Suica au fond de sa poche.

Et puis, qu'est ce qu'on peut faire dans ces cas-là?



That's right, acheter des livres - même si ca me prend mes 45 minutes de trajet et un dictionnaire pour en lire une page quand je connais le sujet. Ca les vaut amplement, ces 45 minutes de trajet.



Et puis, même dans un lieu non répertorié par Monsieur Planète Solitaire, on peut se débrouiller pour trouver des activités intéressantes.

Passer plusieurs heures dans un train - correction: dans 2 trains et un bus - pour aller voir une cascade, par exemple. Rencontrer dans le train des gens intéressants - une Malaisienne qui en a assez qu'on la prenne pour une Japonaise et une Japonaise qui en a assez qu'on la prenne pour une Coréenne. Manger des soba au tofu et des brochettes de konyaku aux agrumes. Echanger des anecdotes et des cartes de visite.


Alors que le chemin se rapproche du but du voyage, la cascade de Fukuroda - officiellement l'une des 3 plsu belles du Japon - on n'entend toujours pas un bruit. On comprend pourquoi après un passage sous la montagne : la chute d'eau est entièrement gelée. C'est un spectacle impressionnant qui ne me fait pas regretter d'avoir attendu les sakuras - d'après mes collègues, il n'y a absolument rien d'intéressant dans la région hors de la floraison des cerisiers. Mouais.

Quelques escaliers et une heure de marche plus tard, j'ai entrainé la non-Japonaise et la non-Coréenne sur le flanc d'une montagne, pour voir la cascade du dessus. Au dessus de nous, un chemin de randonnée me fait de l'oeil, mais forte de mon aventure à Sendai je m'abstiens - et j'ai bien fait : le dernier bus et ses correspondances m'auront ramené à la maison après 20h. J'ai fini le week-end avec le nez gelé et une invitation permaente à Kuala Lumpur. Rien que pour le climat, j'aimerais, tiens.



Et suite aux plaintes sur publicité mensongère, la Radio Tokyo fait place à la Radio des montagnes. Ca se passe dans la colonne à droite. Zou. Continue

1.09.2008

déménagement (2)

Des cartons, des cartons.

Une valise dont la fermeture éclair lâche au mauvais moment.

Un train qu'on a eu peur de rater, 2 heures de trajet en compagnie de 2 grands sacs Ikéa, un sac à dos plein à craquer, un roman à la main et un pot de fleurs (not dead yet).

Un appartement sans rideaux dont les fenêtres donnent sur l'usine (pourvu que je en me mette pas à détester mon travail) et sur la montagne.

Internet qui marche en 10 minutes.

Une heure de marche le long de la mer.

Un réfectoire vide, une nuit sous 2 couettes et des fenêtres mal isolées, un petit déjeuner sans appétit.

Un uniforme vert céladon coupé pour un peuple dépourvu de hanches.

Le retour du SoyJoy.

Hajimemashite toutes les 27 secondes.

Se souvenir de prendre le temps de souffler. Respirer. Essayer de ne pas en vouloir à ceux qui le prennent aussi.

Un chef très fier d'annoncer : c'est la fin de la journée de travail!

Le mercredi, les heures supplémentaires sont interdites, c'est la règle. Continue

1.07.2008

déménagement

Victoire! Les livres et les chaussures tiennent dans la valise!

Problème : il n'y a plus de place pour le reste des vêtements. Hum. Continue

1.03.2008

un road trip pour le Nouvel An

C'est assis tout à l'avant du train au retour de Hakone qu'on s'est décidés vraiment. Quelques détails, finalement, l'idée étant de ne rien vraiment décider. Simplement, trouver une carte complète du réseau de train, remplir un sac à dos de nourriture, de vêtements propres et d'appareils photos, programmer une playlist appropriée sur les lecteurs mp3. Et puis se retrouver samedi matin, à l'entrée Sud de Shinjuku, pour prendre un train qui irait à peu près vers l'ouest.

Shinjuki, Ôkubo, Higashi-Nakano.

Nous ne prenons que les lignes locales, les trains lents, ceux qui vont sur les toutes petites lignes, et lentement nous regardons changer le paysage.

Toyada, Hachiôji, Nishi-Hachiôji, Takao.

Sur mes genoux, mon carnet à dessin, sur les siens, livre et appareil photo. Les autres passagers se font de plus en plus rares, jusqu'à nous laisser un train pour nous tous seuls.



Changer à Kobuchizawa. Kai-Koizumi, Kai-Ôizumi, Kiyosato.



J'ai revu sous la neige des paysages que j'avais connus sous la chaleur étouffante de l'été, il y a 18 mois. J'ai regardé s'éloigner des routes de montagnes que j'avais parcourues longuement sac au dos, pendant mon unique jour de congé hebdomadaire.

Nous avons cherchés dans des villages minuscules un endroit où manger. Ce qui à Tokyo nous prend déjà souvent des heures est ici simplifié par un nouveau facteur limitant : la quasi-absence de restaurants. Heureusement que, finalement, nous ne sommes pas difficiles tant que la serveuse comprend trois formules - chiizu nashi, niku nashi, sakana mo dame.

Nakasato, Sakudaira. Arriver en bout de ligne et payer chacun pour 20 minutes de Shinkansen ce qu'on paye pour 2,5 jours de voyage. Nagano.



Nous trouvons pour la nuit un ryôkan, auberge traditionnelle, et nous en profitons parce qu'on peut. Parce qu'on sait qu'il y aura plus tard des chambres minuscules, Odeur de tatami et de feuilles de thé vert sèches, douceur lourde des futons - la seule chose qui fasse vraiment barrière à l'hiver Japonais dans des maisons à l'isolation inexistante. Ca et les onsens brûlants.

De Nagano à Naoestu, puis de Naoestu à Kanazawa, le long de la mer du Japon. L'eau y est d'un bleu clair, presque turquoise, qu'on associe plus facilement aux plages tropicales qu'aux chutes de neiges. Apres négociations à l'office du tourisme pour deux places dans le petit bus, pas celui qui va sur l'autoroute, celui qui longe la côte de la péninsule de Noto, qui prend 4 heures au lieu de 2 et permet de se geler le nez au bord de la plage. Faire la liste des résolutions tenues (non), de celles qu'on va tenir (bien sûr!) et des événements remarquables de l'année qui s'achève ("Alors, je suis ton moment le plus triste ou le plus heureux?")



Passer la nuit dans un village encore plus petit que ceux qu'on a traversés. Secouer la neige des manteaux, mettre les chaussures à sécher et se souhaiter la bonne année sans sortir de sous les futons, en réveillonnant de 2 glaces et une tasse de thé vert.



Un voyage ne serait pas drôle sans imprévus. Bonne année! Votre carte de retrait ne fonctionne plus! Vous l'aviez fait refaire il y a une semaine? Ho, c'est bête, hein... Alors on met en commun les yens qu'il restent, on fait la liste des dettes et on repart.

Toyama. Inotami. Takayama. Gero. Mino-Ôta.

Nous sortons les dictionnaires et nous amusons des noms des lieux traversés - la vallée des sangliers, le derrière salé, la montagne de la fortune. Nous négocions l'absence de bataille de boules de neiges. Nous attendons une correspondance en marchant, neige jusqu'aux genoux, le long d'une rivière où la glace commence à prendre. Le soleil apparaît, les arbres se secouent, un parapluie meurt sous les chutes de neige humide et son cadavre est abandonné près d'une poubelle. Déchêt non combustible.

Les trains roulent toujours entre les lacs qui reflètent parfaitement la montagne d'en face, entre les couchers de soleils, dans le noir entre les love hotels de la balieue lointaine de Nagoya. Un changement de plus malgré l'heure tardive, le jeu étant de voir si on est capable de trouver n'importe où un endroit où dormir. (Réponse : oui.)

Après la nuit à Tajimi, c'est la dernière ligne droite, ou presque, de la Chuo-Sen. Celle qui va jusque chez moi, même si ça lui prend toute la journée. On mange debout dans une gare qui ressemble aux autres des nouilles dans un bouillon chaud. Moi : soba aux légumes de montagne. Lui : udon et champignons. Il paraît que j'ai de l'influence. On commence à trouver le temps long. Et puis au détour d'un col, on aperçoit un sommet blanc à la silhouette familière, et on sait que quand le Mont Fuji est si bien visible, c'est qu'on n'est plus très loin de la maison...



Nous remarquons en ricanant que ce n'est pas si mal que le voyage se termine enfin, comment des gens commes nous pourraient-ils supporter de passer plus de 24x6=144 heures ensemble?

Toyoda, Kunitachi, Kokubunji, Mitaka. Les noms deviennent familiers, on y est presque.

Et puis finalement, alors que le train se remplit de banlieusards qui quittent le travail de bonne heure, on se dit qu'on pourrait peut-être dîner ensemble? 146 heures, ca devrait être faisable. Continue

Related Posts with Thumbnails