5.25.2008

.22

Le soleil se lève bien trop tôt, et moi aussi. C'est heureusement un jour où, une fois qu'on s'est retrouvés, on peut retourner se coucher, prendre le petit déjeuner sous la couette lourde du futon et faire la grasse matinée tranquillement. Puis sortir marcher une heure, juste avant que la pluie n'arrive.

Je feuillette la presse féminine arrivée par avion, traduit un horoscope. Je prépare pizzas maison, salade, fraises fraîches, emprunte un tire-bouchon. Nous n'aurons même pas le temps de finir la bouteille. On ne peut pas en dire autant des chocolats.

Echange d'idées pour les voyages à venir. Echange d'opinions sur les lectures du moment et celles d'il y a longtemps. Echange de câlins. Echange de cadeaux.

L'appartement sent les fleurs. Le frigo est plein comme un œuf. Bach joue sa toccata. Le week-end finit beaucoup trop vite. J'ai 22 ans. Continue

5.16.2008

Golden Week - un post avec beaucoup de texte et sans images

C’est une semaine qui commence par un traumatisme crânien et qui finit par une angine. C’est une semaine qui commence un Jeudi matin par un train, un monorail, un avion, un bus et qui finit Mercredi soir plongée dans un roman, derrière un coca, à la garde de Ueno. Une semaine ponctuée de rivalités trolls/nains lues à voix haute au soleil.

C’est une semaine astucieuse qui agglutine jours fériés et week-end, et quelques jours de congés supplémentaires pour ceux qui osent demander, apparemment inventée pour forcer les Japonais à lever le nez de leur travail, parfois. N+1 était ravi de passer du temps avec sa fille (qui a 2 ans et le voit de temps en temps le Dimanche), la Collègue fan de cuisine préparait avec jubilation son voyage à Ikea (dans une autre préfecture, wouah!), quant à moi je jonglai entre cartes, horaires de bus et guides de voyage aux mignonnes photos pour organiser mon excursion vers le Sud.

Il y a quelques mois le maitre des photos et moi avons décidé de passer ces grandes vacances le plus loin possible. J’entends ricaner les français et leurs 42 ponts cette année mais vraiment, ici 5 jours de suite ce sont de grandes vacances. Evidemment on n’a bouclé le planning qu’une fois les billets d’avions achetés sinon ce n’est pas drôle, on s’est rendu compte un peu trop tard que tout le Japon avait eu la même idée que nous donc on a du tout changer à 10 jours du départ, et pour finir Wally, du haut de son mètre 95 s’est cogne le crane une fois de trop et a passé une semaine couche dans le noir à gémir aaaah, ma tête pendant que je finissais de tout organiser toute seule (ha! Quel pouvoir! Et quelle bonne excuse de pouvoir passer la semaine à répéter si si mon ange, c’est ce qu’on avait décidé, tu as juste oublie quand tu t’es cogné la tête.)

Chapeau sur la tête, beurre de cacahuète dans le sac, lecture sous le bras, j’ai pris le train aux aurores pour atterrir une demi journée plus tard à Fukuoka (après quelques correspondances) Première constatation: le pull qui m’a permis de sortir de chez moi ce matin frissonnante sans mon manteau ne va pas m’être d’une grande utilité ici. Seconde constatation: en achetant nos billets avant d’avoir décidé ce qu’on ferait on s’est super mal débrouillés vu qu’il va falloir passer l’après midi dans un bus et 2 heures dans un bateau le lendemain pour arriver à notre destination… en face de l’aéroport de Yakushima.

Dès notre arrivée, le programme de la journée est rapidement passé de profitons du systeme de transport en commun pour explorer les recoins merveilleux de cette ile à c’est quoi ces horaires de bus pourris, qu’est ce qu’on fait maintenant. Heureusement au Japon comme ailleurs les rencontres sont rapides dans les refuges de backpackers et, le temps que je traduise la conversation à l’amoureux qui gobait de l’ibuprofène comme il pouvait et ne percutait pas grand chose ce matin là, nous avions reçu un casque et un motard chacun pour partir en ballade. Ciel bleu, mer transparente, végétation bizarre, chemins de randonnée où l’on croise daims et singes, plages où viennent pondre les tortues de mer, passage par l’onsen local et apéro dans les hamacs une fois rentres - où apparemment nous avons fait un faux-pas dans les bonnes manières locales en achetant de la bière pour tous ceux qui nous avaient aides dans la journée, ce sera bien la première fois qu’on ne comprend rien à la politesse Japonaise.
Si on vient sur Yakushima, c’est pour voir la foret de cèdres et de mousse qui recouvre l’intérieur des terres. Le lendemain, nous avons réussi non sans mal à être au bon arrêt de bus au bon moment pour se rendre au point de départ du chemin de Princesse Mononoke. La randonnée offrait juste assez de dénivelé pour être intéressante, juste assez d’ombre et d’humidité fraiche pour être agréable après la chaleur de la veille et tout ce qu’il faut de paysages à admirer. C’est en mangeant biscuits et raisins, les pieds dans un ruisseau, sous l’odeur de résine chaude qu’on s’est demandes si on n’allait pas annuler le reste de nos réservations et rester sur l’ile jusqu’à ce qu’on soit obliges de partir. Mais comme Yakushima est reputée pour ses 35 jours de pluie par mois et qu’on venait d’y passer deux journées magnifiques, je pense qu’on a bien fait de rester sur une impression parfaite.

Le programme pour la suite était de grimper jusqu’à la moitie du volcan (actif !) de Sakurajima depuis lequel on peut voir la baie dans laquelle se trouve cette ex-ile (devenue presqu’ile à la suite d’une coulée de lave un peu plus longue que les autres) sans risquer de recevoir des cailloux. Etonamment notre programme n’a pas pu être suivi faute de moyen de locomotion et nous l’avons remplace par un onsen de bord de mer et des actes de gentillesse spontanés de la part d’étrangers assez ahurissants.

Destination suivante : la région de Beppu, dite incontournable pour ses onsens. Pas seulement ceux dans lesquels on se baigne, mais aussi ceux qu’on vient voir pour leur allure bizarre, regroupés sous le terme hyperbolique d’enfers. Pour ceux-la nous avons acheté un ticket regroupant les entrées dans les différents sites et le transport aller-retour, avant de comprendre que nous allions avoir droit pour les 2 heures suivantes à une découverte culturelle de plus : le voyage organisé Japonais. Clairement, on a été des touristes Japonais très nuls. On a même rate la photo de groupe. Minables. Le reste du temps a été passé à se moquer des végétariens assis en face de nous dans les restaurants indiens, à somnoler assis dans de l’eau chaude ou à lire dans des parcs, en tout cas avec une activité physique et intellectuelle réduite au minimum vu que Wally était toujours convalescent et que la sensation déplaisante qui me trainait dans le fond de la gorge depuis Yakushima s’est révélée être une superbe angine/sinusite qui a rendu le vol du retour particulièrement inconfortable. Vous saviez que les sinus régulent la pression crânienne, et que ça ne marche pas quand ils sont bouchés ? En tout cas c’est la conclusion logique que j’ai tirée de l’impression que mon œil droit allait exploser pendant l’atterrissage.
Avant de prendre l’avion pour Tokyo cependant, il y a eu un trajet en Shinkansen dans lequel on a failli resté bloqués, la perte des billets d’avion pour une nuit, une matinée passée a Kobe dans des quartiers à l’apparence terriblement Européenne et une séance de shopping pour des jolies boites à bento et de la lecture compréhensible, l’amoureux étant reparti avec Thud.

Allez voir les photos chez lui pendant que je finis de me soigner. Continue

5.13.2008

découvertes culturelles

Depuis Septembre j'ai eu de nombreuses occasions de découvrir des éléments importants de la culture Japonaise, et hier soir n'a pas fait exception, avec ma participation (en tant que spectatrice, faut pas abuser) au match de baseball de l'entreprise.

Ma première expérience du baseball remonte à un séjour aux Etats Unis, il y a 10 ans, quand le fils de la famille d'accueil est rentré un jour en larmes, genou explosé et béquilles à la main.

Ma deuxième expérience était l'année suivante, quand notre prof de sport a voulu nous initier à ce sport en commençant à frapper des balles, et vu nos progrès fulgurants c'est tout ce qu'on a fait du trimestre. A l'évaluation finale, j'ai réussi à toucher 2 des 10 balles lancées vers moi, m'assurant la note fabuleuse de 1.5 sur 20, apogée de ma carrière en "nulle en EPS".

Bizarrement rien de ça ne m'a fait peur quand j'ai appris qu'on demandait ma participation au match annuel de l'entreprise. Jusqu'à ce que l'amoureux essaie de m'expliquer les règles, alors qu'on regardait le Mont Fuji depuis un bus quelque part. En gros, ça ressemble au Calvin Ball sauf qu'il faut porter un pantalon de pyjama moulant et une grande casquette. Et qu'il n'y a même pas de tigre. Ok, merci bien, ma participation se fera depuis les gradins.

Et être spectateur apparemment demande autant de matériel compliqué que d'être joueur, même si on n'a pas droit au pyjama. On remplace par les couvertures pour les jambes et les canettes de nihonshû autochauffantes. En bons Japonais, on n'insulte pas l'équipe adverse (surtout que c'est le département de l'autre côté de l'open space et qu'on travaille avec eux demain), on crie Gambare! à son équipe quand elle joue bien et Shigata Ga Nai (on n'y peut rien) quand elle perd au lieu de la siffler.

Et une fois qu'on a perdu, on se met en rang pour saluer et on va tous chercher des balais pour râtisser le terrain et le rendre dans un état idéal.

(Merci quand même mon amour de m'avoir expliqué les règles du jeu, grâce à toi il y a même eu des fois où je n'ai pas applaudi à contre temps). Continue

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