11.29.2007

Yakiimo

Il est 11 heures du soir, je travaille dur depuis mon lit. Dehors, les trains se font plus rares, le silence ambiant les rend aussi plus présents. Au loin, une voix masculine s'élève, chante lentement, psalmodie en boucle des phrases que je ne comprends pas. J'ai la soudaine impression d'avoir été téléportée à Kuala Lumpur, où j'entendais ce genre de chants tous les matins.

Uh?

Ils ont ouvert une mosquée à 船橋 ou quoi?

Le chant plaintif se rapproche et je commence à distinguer les mots.

"Yakiimooooooooo, oh oh yaaaaaaakiimooooooooooo. Yakiimooooooooo, oh oh oh yaaaaaaakiimooooooooooo."

Il est 11 heures du soir et les vendeurs de patate douce rotie sortent. C'est l'hiver. Continue

11.25.2007

Sunday night list

Listening to : the Bird of music, Japanese edition of Au Revoir Simone's latest album. Those girls are like fairies who learned how to use keyboards. And I usually hate keyboards. They're touring in Europe now, could you please check it.

Smelling : banana-walnut pancakes. Failed miserably. Meh. My 100 yen pan works fine for stir fries but it's just too sticky to make proper pancakes.

Enjoying : the warmth of my body curled up under the blanket.



Craving : sundried tomatoes, marinated in olive oil with herbs. And hummus! Seriously! Why doesn't my local suupaa sell chickpeas??

Procrastinating : cleaning my bathroom. Bath bombs are fun except when you have to clean.

Looking forward to : seeing more of the people I love. Alone time is nice, one week-end sick in bed is more than enough. And that also means I'm waiting for some e-mails here!

Giving up : cramming all those kanjis. JLPT is in a week, advienne que pourra.
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Comment vous faire détester l'hiver, spécial Japon

Tout le monde sait que l'hiver en général est une saison qui essaie très fort de se faire détester. Ce que tout le monde ne sait pas c'est que c'est particulièrement le cas au Japon :

- Il fait FROID

- Les fruits et légumes deviennent chers

- On a envie de dormir plus que de raison

- On a envie de manger des muffins (ce qui est un peu tout pourri quand on n'a pas de four..) ou n'importe quoi de réconfortant à base de sucre et de farine. J'ai beau essayer d'insérer dans mon alimentation toutes les combinaisons de saveurs qui rappellent le muffin (hm, myrtilles, banane-noix, kabotcha-gingembre, sésame, chocolat noir, pomme-cannelle) ça ne suffit pas à tromper mon cerveau en manque de pâtisserie...

- La peau tire parce qu'il fait FROID

- Vos voisins de train contre qui vous voyagez serrés collés sont enrhumés (et portent des masques sur le nez et la bouche pour éviter de projeter trop loin leurs microbes, mais tout de même)

- Les habitations sont super mal chauffées : on utilise la fonction chauffage de la clim, or la clim, pour rafraîchir efficacement une pièce, est accrochée au dessus de la fenêtre... Et l'air chaud, demanderai-je aux physiciens dans l'assistance, il fait quoi? Bingo, il devient moins dense et monte... je peux chauffer mon plafond, génial. Et de toute façon le chauffage à l'électricité assèche l'air, ce dont ma peau n'avait pas vraiment besoin, vu qu'elle tire déjà (A CAUSE DU FROID)

- Certes il fait froid mais comme les lieux publics sont toujours bondés, on ne va pas arrêter pour autant la climatisation, n'est-ce pas? BIN SI, JUSTEMENT, CE SERAIT UNE BONNE IDEE.

- Juste quand on pensait que ca ne pourrait pas s'empirer... la municipalité de 船橋 décide d'installer devant la gare des hauts-parleurs diffusant des chants de Noël. Chantés par des Japonais. La gare, je vous le rappelle, est sous mes fenêtres. Je me demande combien de fois on peut supporter Le petit renne au nez rouge dans la même heure sans devenir fou. AAAAARgl.



Heureusement que le Japon me fournit aussi de quoi supporter cette saison - une crème hydratante Lush qui fait des miracles pour mes mains et qui sent bon la noisette et le tahin, du thé qui tient chaud dans des jolis mugs à 100 yens, une magnifique lumière dorée de fin d'après midi et une bouillotte humaine pour mon lit de banlieue ♥. Reviens, bouillotte! Continue

11.20.2007

Parfois je ne fais pas grand chose de mes week-ends, et c'est bien aussi



Sentir l'odeur sèche et froide de l'hiver qui s'installe. Avoir la peau qui tire et une bonne excuse pour dévaliser la boutique Lush la plus proche de chez moi.

Se donner rendez-vous à Ebisu. Marcher dans le froid, marcher au soleil, prendre le train jusqu'à sa banlieue et y trouver des Converse assorties à mon parapluie très bleu.

Rentrer à pied et lézarder pour le reste du Dimanche. Oublier de déjeuner.

Dessiner les feuilles rouges et les kakis que l'on voit par sa fenêtre. Faire la sieste sur un futon. Ecouter des chansons oubliées.



Me décider enfin à acheter un disque, puis deux, les albums d'Au Revoir Simone, parce que leur musique ressemble tellement à mes dimanches tranquilles. Continue

11.11.2007

Ce serait du gâchis

Mottainai - la première fois que cette expression a été mentionnée en classe, le prof a tenté de nous la faire utiliser. Alors que je cherchais dans le registre écologie, : "Y a-t-il eu des moments où votre vie a été mottainai? Par exemple, une jolie fille vous a laissé son numéro de téléphone et vous ne l'avez jamais rappelé?" Euh...




A quel âge veux-tu te marier
? me demande Mami-chan, ma soeur d'accueil. Eh bien, pas spécialement tôt, et surtout en accord avec l'homme concerné. Moi, je veux me marier avant 25 ans, me précise-t-elle. Aujourd'hui elle en a 23. Pas de temps à perdre, donc. Alors nous allons ensemble visiter un temple dédié à la déesse des relations amoureuses. Après quelques minutes de marche dans la forêt, après les portes principales, nous atteignons une petite mare. Il faut y poser sa phophétie accompagnée d'une pièce de 10 yen et chronométrer le temps qu'elle met à couler. Lorsque celle de Mami-chan coule après à peine 5 minutes, les autres filles présentes l'applaudissent. おめでとう ございます! Félicitations, ton mariage est pour bientôt. Ma propre feuille coulera quelques secondes plus tard.



Les prophéties que vend ce temple sont écrites à l'encre blanche et n'apparaissent que lorsque la feuille est en contact de l'eau. Celle de Mami-chan lui conseille de rester avec son amoureux actuel. Tant mieux pour ses projets. Elle me traduit la mienne : "You will get lucky soon and should look North or West". Tiens, tiens.



L'empressement des Japonais à éviter le gaspillage ne s'exprime pas que dans les relations aux autres. Ma mère d'accueil, Junko-san, m'invite à participer à son atelier de travaux manuels hebdomadaire - cette semaine, tissage à base de vieux vêtements. A passer nos soirées sous le kotatsu plutôt que de pousser le chauffage dans une maison pleine de courants d'air. A utiliser le bouillon dans lequel ont cuit tofu, champignons et chou pour parfumer le riz. A faire le soir la "chasse aux lucioles", soit traquer et éteindre toutes les veilleuses de nos appareils électriques. Ne parlons même pas du tri sélectif et des transports en communs omniprésents. Junko-san s'étonne d'apprendre qu'on respire mieux en banlieue de Tokyo qu'en banlieue parisienne. Elle ignore peut-être que les 3 R (réduire, recycler, réutiliser) rabâchés par tous les hippies du monde ont été diffusés mondialement par une Japonaise, et que l'expression mottainai a été adoptée telle quelle par l'ONU, faute d'une traduction juste.

Plus tard dans la semaine, j'apprends au détour d'une conférence que beaucoup d'entreprises Japonaises, pourtant réputées pour leur avance sur le reste du monde en management de la qualité, refusent d'appliquer le principe de Pareto et traitent tous les problèmes, toutes les améliorations possibles sur un pied d'égalité. Ce qui semble une perte de temps absurde aux Européens est en fait une tentative de se rapprocher du zéro défaut. Puisqu'on qu'on veut éliminer toutes les imperfections, il faudra s'attaquer tôt ou tard à celles qui sont peu fréquentes, alors autant s'y mettre maintenant. Surtout qu'éliminer des imperfections rares peut être plus facile, rapide, bon marché que d'éliminer celle qui cause 80% des problèmes, alors pourquoi s'en priver? Pourquoi la remettre à plus tard?

On ferait bien d'y penser aussi dans notre vie de tous les jours. Parfois, j'aimerais que mes interlocuteurs comprennent cet mentalité quand j'expose mes raisons pour être devenue végétarienne. Réduire la souffrance de ceux qui peuvent souffrir, limiter mon impact sur l'environnement, mais il y a de plus gros problèmes, non? Il y a de meilleurs noyens d'y arriver, non? Et alors? En quoi les bonnes actions seraient-elles mutuellement exclusives? Au nom de quoi devrais-je renoncer à mettre en application la plus simple d'entre elles, celle qui consiste bêtement à commander mon tempura sans crevettes et à préférer le tofu au McPork?

(un dernier tout petit mot sur le sujet, et après j'ai fini de vous embêter : Novembre c'est VeganMoFo, allez au moins y jeter un coup d'oeil)



"Une fois que tu seras une vraie hippie, que feras-tu?" me demande-t-il, alors que nous passons un samedi paresseux, dans un onsen sous la pluie. Bonne question. Devenir maître de monde, je réponds, mais la question demeure. Me sera-t-il seulement possible de vivre en parfait alignement avec mes valeurs, toutes mes valeurs? Pour atteindre le zéro défaut, quels sont les tout petits problèmes que je refuse de voir? Quels sont les gros problèmes auxquels je refuse de m'attaquer? Remettre constamment sa vie en question est le seul moyen de la mener de façon satisfaisante, mais ca peut être épuisant parfois. Continue

11.07.2007

Un sacrifice sur l'autel de la féminité

Au moins les orgies de shopping font moins grossir que les orgies de chocolat..



This is why one should not give a million yens to girls under the influence of their crazy girly hormones. Bad, bad idea. Well, good for Japanese trade, but not for my bank account. At least this had no influence on my waistline.

Note to the vegan police : those boots are 100% leather-less, 100% hypocrisy-free.
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