6.08.2009

Le Japon pour les débutants - partie 4

English version after the jump

J’ai deux semaines au Japon… un post spécial Kyoto

15 jours, cela reste à mon avis une durée plutôt limitée mais ça commence à être suffisant pour ne pas avoir à se limiter à Tokyo et permet de voir du pays. La première priorité doit alors être Kyoto.

Qu’est-ce qu’il y a de si différent à Kyoto ?

Tout est différent entre la vieille capitale et la nouvelle. Alors que Tokyo en met plein la vue avec sa surface immense, ses néons clignotants et sa vie à 100 à l’heure et ses contrastes surprenants, Kyoto est plus calme et tranquille, plus provinciale aussi (non, ce n’est pas une insulte !)… plus traditionnellement Japonaise.



Comment aller à Kyoto ?

Si votre budget le permet, votre premier choix sera le Shinkansen. Les trains Nozomi qui sont relativement récents relient Tokyo à Kyoto en un peu plus de 2 heures et pour environ 14000 yens, sont très confortables, vous permettent d’étendre les jambes (un luxe dans ce pays !) et de brancher votre ordinateur portable, et sont parcourues par des hôtes et hôtesses de train qui égrènent d’une voix douce le contenu de leur chariot – café, boissons fraîches, souvenirs, boîtes à repas…

Pour un prix bien moindre, le deuxième meilleur choix reste pour moi le bus de nuit. Ils partent tous les jours vers 22 ou 23h et arrivent à l’aube. N’importe quelle agence de voyage sur place pourra réserver et acheter un billet pour vous, et vous permettront de choisir parmi une vaste gamme de services, dont le niveau de confort, des bus non mixtes... (ce n’est vrai que pour les lignes les plus fréquentées !) Ils vous imprimeront même une petite carte pour trouver facilement votre départ et votre arrivée par rapport aux grandes gares ferroviaires.

A Kyoko...

Monter sur la colline de Fushimi Inari

Cette ascension a été une expérience presque magique pour moi. Quand je suis descendue du bus de nuit, le soleil commençait à peine de se lever et l’air était encore frais. J’ai sauté dans l’un des premiers trains de la ligne Nara pour rejoindre en une dizaine de minutes la gare d’Inari. Une fois sur place il n’a pas été difficile de trouver l’entrée des terres du temple Shinto, et j’ai commencé à gravir sa colline. Tout du long, le chemin était bordé de torii (les portails des sanctuaires) orange vif, par milliers, sur des kilomètres. Sur chacun d’entre eux, le nom du donateur peint au pinceau – souvent un homme d’affaires ou une boutique de la ville. Le chemin a bifurqué plusieurs fois, conduisant à de petits lacs, des forêts et de petits sanctuaires éparpillé sur le flanc de la colline. Des renards de pierre et de bronze, messagers des dieux et voleurs d’âmes humaines, se cachaient dans la brume du matin, serrant parfois entre leurs dents la clé d’un grenier à céréales. Ils sont généralement bienveillants envers les pèlerins, mais sont capables de les ensorceler. Après deux heures de balade presque seule dans cette atmosphère irréelle, j’ai atteint le sommet de la colline. Assise près d’un renard et de ses offrandes, j’ai pu regarder Kyoto se réveiller sous un léger brouillard.

Dédié à Inari, le dieu du riz, du saké et de la prospérité (d’où les différents symboles et les nombreux dons), ce grand temple accueille plus de 2 millions de Japonais souhaitant faire bénir leur commerce ou leurs affaires… à la seule occasion des fêtes du Nouvel An. C’est ainsi l’un des temples les plus fréquentés de Kyoto et du pays, en plus d’être parmi les plus anciens (fondé en 711 de notre ère.)

Se promener de nuit

Gion est le quartier des geisha de Kyoto. Oui, il y a toujours des jeunes filles au Japon qui se destinent au métier de geisha et étudient donc les arts du divertissement : musique, danse, cérémonie du thé, poésie… Vous en verrez peut-être quelques une marchant le soir, en plein cœur de Gion, en kimono complet, coiffure élaborée et maquillage blanc. Mais n’hésitez pas à vous éloigner et à parcourir le labyrinthe de rues plus petites, plus calmes et plus typiques du quartier. Vous pourrez repérer les entrées délicatement décorées de quelques restaurants – la plupart sont inaccessibles sans invitation d’un habitué – et peut-être apercevoir ce qui se passe dans l’un de ces établissements mystérieux, entendre la criée du vendeur de patates douces grillées ou le klaxon de la charrette du marchand de tofu.



Se baigner dans un onsen de montagne

Promis, j’écrirai un article plus complet sur les onsen ! Mais si je parle de Kyoto je suis obligée de mentionner le très joli Kurama onsen (station de train Kurama, au bout de la ligne Kurama, facile). Haut sur le flanc de la montagne, ce petit spa a de superbes bains en extérieur depuis lesquels je pouvais admirer la forêt, les feuilles rouges des érables et écouter les chants des oiseaux et les bruissements de la nature. Même par temps médiocre, il est très agréable d’être plongé jusqu’au cou dans un bain chaud quand il nous bruine sur le visage.

Manger du tofu

Si vous avez mis les pieds dans un supermarché japonais, vous avez sans doute été frappés par l’étrange ressemblance du rayon tofu avec celui de nos rayons fromages. Le tofu a plus de diversité qu’on ne l’aurait imaginé.

Kyoto est célèbre pour son tofu, une excellente raison de plus de goûter différentes variétés de ce « fromage » de soja au goût subtil et délicat. Les formes les plus courantes et basiques sont le kinugoshi tofu (絹漉し豆腐), celui qu’on appelle en France tofu soyeux, très rafraichissant servi avec des oignons verts, une noisette de wasabi et un peu de sauce shoyu ; et le momendofu (tofu ferme), plutôt utilisé dans des plats plus cuisinés. Le tofu se présente aussi sous formes fermentées (le « tofu puant » rappelle la fourme par son goût et un brie encore ferme par sa consistance) , en friture (l’inari shushi, qui porte le nom du dieu du riz, du saké et de la prospérité, est fait d’une petite poche de tofu frite !) ou congelé puis dégelé pour une texture plus ferme encore et une grande capacité à absorber bouillons et marinades (c’est un des incontournables de la cuisine bouddhiste servi notamment dans les monastères du Mont Koya, d’où le nom de Koyadofu)


Dans la même série:
Partie 1 - Meilleures et pires périodes pour partir au Japon
Partie 2 - Les petites inquiétudes qui disparaissent bien vite
Partie 3 - ma liste secrète de ce qui se fait de plus fabuleux à Tokyo




I have 2 weeks, what should I do? the Kyoto Special episode

2 weeks is still a limited amount of time in my opinion, but it is enough not to limit yourself to Tokyo and allow some cross-country travelling. Your first destination must be Kyoto.

What’s so different about Kyoto?

Everything is different between the old capital and the new. While Tokyo is very in your face with its flashy signs and blinking neon lights, its wild pace and its amazing contrasts, Kyoto is quieter, calmer… more traditionally Japanese. Among others, the city is full of castles, gorgeous temples and shrines… Honestly, you can skip the temples and imperial palace in Tokyo altogether and focus on the ones in Kyoto.

Depending on your budget, you will either try the shinkansen – the newest Nozomi models run between Tokyo and Kyoto in a little over 2 hours and for about 14000yens, are very comfortable with plenty of leg room and let you plug your laptop – or the nightbus – they run daily, leaving around 10 or 11 and arriving at dawn. Go to any travel agent to book your bus ticket and they’ll let you choose from a wide range of services, including level of comfort, female only bus, etc.




In Kyoto, you must

Climb Fushimi inari hill

This was a semi magical experience for me. As I got off the night bus, the sun was just rising and the air still fresh. I hopped on the Nara Line for 10 minutes, to Inari station. There, I quickly found the entrance to the Shinto shrine grounds, and started climbing the hill. The path was lined by big bright orange torii (shrines gates), thousands of them, for kilometers. All of them were painted with the name of a donator to the temple. The path forked several times, leading to lakes, forests and smaller shrines on the hill side. Stone and bronze foxes, messengers of gods and soul thieves, were hiding in the morning fog, clutching in their teeth stone balls or keys to grain cellars. They are usually helpful to the devout, but can also bewitch them. After a couple of hours of wandering almost alone in this bewildering atmosphere, I reached the top of the hill. Sitting among the foxes and their offerings, I could watch Kyoto wake up under a light mist.

Dedicated to Inari, the god of rice, sake and prosperity, this major shrine has been visited by over 2 million Japanese people seeking blessing for their business… on New Year’s alone, making it one of the most revered shrines in Kyoto and in the country, on top of being among the oldest (founded in 711 AD)

Walk around … at night.

Gion is the geisha district of Kyoto. Yes, geishas are still being trained to master the traditional arts of entertaining – music, dancing, tea ceremony, poetry… You may see a few of them walking in full elaborate kimono, hairstyle and white make up in the busier streets of the neighborhood. But don’t hesitate to wander further, in the smaller, quieter maze like streets of the district. You will spot delicate entranceways to restaurants – most of which are inaccessible without an invitation – maybe catch a glimpse of what goes on in these mysterious establishments, hear the call of the roasted potato seller or the horn of the tofu cart.

Go to an onsen in the mountains

I promise, I will write a comprehensive article on onsens! I just want to mention the great time I had in the beautiful Kurama onsen (off Kurama station, at the end of Kurama line, easy enough). Up the mountain slope, this small spa has great outdoor baths in which I could gaze at forest and red leaves above my head and listen to the chirping, humming, rustling of nature. Even if the weather is not fantastic, it feels great to be in immerged in hot water when it drizzles on your face.



Eat tofu

If you have ever walked in a Japanese supermarket, you will have noticed that the tofu shelves look oddly similar to the cheese shelves of a French supermarket… There is more diversity than you could have even imagined.

Kyoto is famous for its tofu, which makes it all the more reason to enjoy the delicate and subtle variety of flavors this bean curd has to offer. The simplest varieties include kinugoshi tofu (絹漉し豆腐) which we often call silken tofu and is very refreshing served with green onions, wasabi and a bit of soy sauce, and momendofu, or firm tofu, most used in more elaborate dishes. Tofu also comes in fermented forms (stinky tofu reminds of blue cheese by its flavor and firm brie by its consistency) , deep fried (inari sushi, named after the god of rice, sake and prosperity, is made of deep fried tofu pockets!), or frozen and thawed for a chewier texture that absorbs broths and marinades (a typical standard of Buddhist cuisine served among others on Mount Koya, hence named Koyadofu).

Related posts:
Part 1 - Best and worst time to travel to Japan
Part 2 - Common worries that disappear pretty fast
Part 3 - My secret best memories list of Tokyo

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