9.29.2007

un vendredi en off.

07:00 Réveil sonne. Debout.

07:01 Je me rappelle soudain qu'il n'y a pas cours pour cause de visite d'entreprise dont je suis par ailleurs dispensée.

07:03 *ronfle*

08:30 Réveil sonne. Mémo : "lève toi feignasse et va chercher ta carte d'alien". Rho, bon ça va, ok.



09:35 Merde je me suis trompée de train - la force de l'habitude. La mairie est plus loin de Tokyo que mon appartement...

10:17 Je ne suis plus une sans papier, je suis juste une gaijin normale, whoopie! En vérifiant le contenu de mon porte monnaie, je fais une note mentale de passer à la banque de toute urgence, je suis presque à sec. Ca craindrait de rester coincée dans une station de train par manque de tune pour payer le trajet.

10:23 Oh un shop à 100 yens où les barres de Soyjoy sont effectivement à 100 yens! C'est moins cher que partout ailleurs! Hop, provisions pour la semaine. Pis j'en profite pour acheter du savon. Et du miso. Et une nouvelle ombre à paupières verte cro jolie. Parfait pour aller avec ma robe pour ce soir.

10:37 Retour à la maison. Lessive, vaisselle, ménage, réponse aux mails urgents de l'ambassade (me demande bien ce qu'ils me veulent), courses pour la semaine, passage à la banque, paiement des factures, passage au Centre, photocopies, les problèmes administratifs sont réglés de façon admirable, je suis Efficacité incarnée.

14:30 Rendez-vous avec Gwen.

16:57 On lève nos fesses du gazon où elles ont passé les 2 dernières heures. Je trouve un café pas trop cher pas trop climatisée où je m'affale avec mon bouquin. Je veux bien être Efficacité de temps en temps mais faut pas abuser non plus.

18:25 Coup de fil, rendez-vous à la sortie Nord de la gare de Shinjuku, je décide d'y aller à pied par les petites rues mignonnes d'Ichigaya.

19:37 J'ai vu des bonzaïs, des mini temples, des restaurants minuscules qui éclairent doucement les allées, j'ai entendu les clochettes qu'on accroche l'été à sa porte et qui attrappent le moindre courant d'air, j'ai senti l'odeur des dîners qu'on prépare dans les cuisines et je suis horriblement en retard.

19:43 Et ce qui n'arrange rien, il y a environ un million de sortie à la gare de Shinjuku, mais aucune ne s'appelle la sortie Nord... qui l'eut cru???

20:59 Après le resto indien, ses oignons grillés sauce tandoori et ses nans à l'ail, direction le karaoké - 30 personnes, deux heures, bière incluse. Merci à l'inventeur des pastilles de menthe.




23:59 Aurait-on un peu dépassé l'heure? Aurais-je raté le dernier train? On va dire que oui. Shibuya me voilà.

02:51 Il serait temps de se poser les bonnes questions sur ce qui constitue la base d'une amitié saine et sans complications.

03:15 Ou... pas.

04:30 Puisqu'on est restés debout si longtemps, autant en profiter pour voir le lever du soleil... Les trois dernières personnes encore vaillantes marchent jusqu'à Yoyogi. On ne parle pas. On va éviter de trop penser, il est trop tard - trop tôt? Il bruine. Le ciel vire au blanc. On est assis sous les arbres, on a froid, on a sommeil. On entend les premiers oiseaux, les premiers trains. On intègre une rame bondée où les salary men matinaux sont rares et les fêtards pas très frais. Je ne veux même pas savoir quelle tête j'ai. On s'embrasse sur le quai de Shinjuku - allez, bonne nuit, ou autre formule appropriée dans ces cas-là. J'envie l'un dont le futon est à moins de 15 minutes de métro, je plains l'autre qui doit se lever à 9h pour installer sa connexion internet. Je sors mon livre, mais peine perdue, mon cerveau est en mode "rêve" et j'imagine la moitié des mots.

06:35 Je me réveille en sursaut, je suis 2 arrêts trop loin. Continue

9.26.2007

des semaines bien remplies



Les trois dernières semaines - les trois premières au Japon, donc - ont été très décemment remplies. En journée : prendre le train, écouter du Japonais, mémoriser de longues listes de vocabulaire, assimiler à une vitesse fulgurante des règles de grammaire complexes (comprendre : ridicules et illogiques), essayer de manger le midi, parler en Japonais, s'entraîner à tracer des Kanjis.
Puis le soleil décline : s'asseoir dans un café, se promener dans le quartier coréen, boire des bières à Shibuya ou du nihonshû à Harajuku, tomber par hasard sur un sanctuaire minuscule, retrouver des amis, se rendre compte qu'on a failli louper le dernier train. Ne même pas espérer trouver une place assise et se caler dans un coin du train, sacs de courses entre les pieds, feuilles d'exercices et crayon ikéa en main. Réduire encore de quelques minutes son temps de sommeil en parcourant un chapitre de plus du roman du moment.



Chacune de mes journées ressemble un peu à des vacances... mais le week-end encore plus. Septembre nous a gratifié de plusieurs week-ends de trois jours, parfait pour partir se ballader un peu plus loin - évidemment qu'on se reposera en semaine. Nikko, Mont Fuji, Kamakura, Yokohama. Faire défiler des kilomètres à la force des mollets. En prendre plein les yeux. Se demander ce qu'on a bien pu faire de son appareil photo (oui c'est bon je l'ai retrouvé...)

Et puis quand même le train manque d'exotisme, il suffit de franchir les grilles d'un parc - Yoyogi par exemple. Et tant qu'il y aura de la lumière, on pourra profiter des joueurs de banjo, des garçons qui s'essaient au chant polyharmonique, des entrainements de capoeira, des marathons, des peintres, des joueurs de jembé (ou pas), de cornemuse, de flûtes sous les lampadaires, des groupes de rock, des jongleurs, des piques-niques. Et à moins de chercher très fort les détails entre les arbres, on pourra oublier qu'on est en pleine ville.

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9.25.2007

des relations sans ambiguïté



Il m'a dit, je te rappelle dans cinq minutes, et il a presque tenu parole.
Il m'a dit, rendez-vous dans quarante minutes, puis s'est repris, finalement ça sera plus tard, je me suis trompé de train...

On a marché dans les rues où les guirlandes clignotent lentement, où les lumières sont douces, où les cafés jouent du jazz, ont des décos sympas et des prix qui montrent à quel point l'endroit est hype.

On a fini par arrêter de raconter des conneries en marchant sans destination, on a choisi un des restaurants - sous-sol tranquille, lui banquette, moi dos au bar, lui soupe de riz grillé, moi tofu évidemment. On a commandé du nihonshû et il a porté un toast à la fin du malaise, et en effet. Continue

9.24.2007

Ma vie sur des rails



Au Japon, vivre en banlieue prend une toute autre dimension. Tous les matins, musique aux oreilles, j'intègre un train déjà bondé en provenance de Chiba - l'une des grandes cités dortoirs voisines, qui déverse son lot quotidien de salary men et d'office ladies sur Tokyo. Pendant une heure et pour 450 yens, je révise mes cours pris en notes dans un tout petit carnet, facile à lire même dans la foule, ou je lis quelques pages supplémentaires des Chroniques de l'Oiseau à Ressort. Si j'ai le luxe de trouver une place assise, je peux profiter de quelques précieuses minutes de sommeil supplémentaires - les jingles innombrables me réveilleront toujours au bon moment. Au bout de 40 minutes de trajet, le train franchit une première connexion avec la Yamanote, cette ligne circulaire qui définit le centre de Tokyo. La majorité des voyageurs transfèrent à ce moment, et je peux à coup sûr profiter du souffle des climatiseurs pendant 20 minutes supplémentaires. A défaut d'habiter près de mon école, j'ai la chance d'être sur une ligne directe.

La nuit, c'est un peu différent. Les trains se font plus rares, ils ne traversent plus Tokyo de part en part, ils changent leur habitudes et cohabitent sur une même plateforme. Il faut donc naviguer habilement à travers la foule, la fatigue et l'alcool pour trouver la rame qui me ramènera vers mon futon, et éviter de jouer les Cendrillons, histoire de ne pas rater le train de minuit et passer la nuit dans un manga café d'Akihabara.

J'habite au dessus de ma gare. C'est pratique pour ne pas avoir à courir le matin, c'est aussi utile pour les amis de passage dans ma banlieue qui remarquent depuis ma fenêtre : "il n'y a eu des trains que dans un sens dans la dernière demi heure, et pas dans le bon... je peux passer la nuit ici?" Le ronronnement des trains et les annonces micro régulières donnent une toute autre profondeur au silence qui règne entre 1h et 4h30 du matin.

Comme je suis une fille de la ville et qu'il est hors de question que je passe une minute de plus que nécessaire dans ma banlieue, je passe une bonne partie de ma vie sur les rails. Pour savoir ce qui passe par mes oreilles, allez donc écouter la playlist chataîgne et kabocha de Gwen.

(Comme c'est pratique d'avoir des amis qui bloguent. Pour aller avec la musique, si vous en avez marre de mon Japon éthéré et préférez la version épique de nos week-ends, allez lire Wally. Pour les images superbes qui vont avec, ça se passe chez Robin. Quelle idée d'aller au Japon et de devenir copine avec les garçons les plus grands de l'île... ça fait mal au cou.) Continue

the internet is really really great

Le gentil jeune homme de chez NTT sort à l'instant de mon appart' de 7,5 tatamis. Mon Dieu qu'il est bon le retour à la civilisation. Plus besoin de chercher à comprendre le fonctionnement d'un Mac 100 % Nihongo dans les couloirs obscurs de l'école après les cours, plus besoin de battre la campagne japonaise le week-end à la recherche de divertisement, plus besoin de parler avec des vrais gens dans la vraie vie, je peux faire tout ça assise sur mon coussin Muji en écoutant passer les trains. Ô Joie!

Bon ça n'a pas été une mince affaire, vu qu'il a fallu :
- reconnaitre les vraies lettres du provider d'entre les monceaux de pubs que je reçois quotidiennement (et comme je ne sais quasiment pas lire ni les uns ni les autres...)
- réceptionner routeur, CDs d'installation et tutti quanti dans un appart' sans concierge (donc si je ne suis pas là, le paquet repart) et où je passe le strict minimum de mon temps (le dernier train arrive vers 1h30, je me lève à 7h, le reste du temps je suis dans une vraie ville, non mais.)
- convenir au téléphone, un dimanche matin où j'étais pas très fraîche, d'une heure de passage pour l'installation (alors que les Japonais sont incapables d'utiliser au téléphone un autre mode de communication que le langague extra poli et-slash-ou extra humble, autrement dit : incompréhensible)
- faire l'installation proprement dite, dans laquelle trois protagonistes sont impliqués : le gentil jeune homme de chez NTT susnommé (livré avec son PC à écran tactile, son imprimante portable de 21x3x3 cm, ses logiciels, ses bics 4 couleurs et ses cheveux décolorés), l'ensemble garanti 100 % Nihongo, moi, dont la lecture du Japonais est fort limitée, et Fenêtres Vista de merde, installé en Français et qui par moments aime faire semblant que le Nihongo c'est du martien.

Mais si je n'aimais pas la difficluté, je ne serai pas ici... et même s'il a fallu une heure entre l'arrivée du gentil jeune homme de chez NTT et sa coiffure improbable et le moment où Renard de Feu m'a dit : "bienvenue mon amour, tu m'a tellement manqué" (à peu de choses près), on y est arrivés! Sugoi ne, Dekita, Yokatta ne, Yatta, et toutes ces sortes de choses.

Bon c'est pas tout ça mais j'ai 297 flux netvibes qui m'attendent. Oh que c'est bon.

(Petit lexique de bas de post pour ceux qui n'ont pas passé 12 heures assis à essayer de dormir au dessus de la Sibérie : Nihongo = Japonais (la langue) ; NTT = le France Télécom d'ici ; Sugoi = strop cool ; Dekita = ça a marché ; Yokatta = je suis bien content ; Yatta = j'ai réussi ; ~ne = hein ouais ; Muji = le magasin le plus cool du monde) Continue

9.19.2007

Japan is an island

"Si vous vous trompez de train, si vous ratez votre bus et vous perdez, ne vous inquiétez pas : le Japon est une île", nous rassuraient les cheffes le premier jour.

Comme sur toutes les îles, on n'y trouve que ce qu'on y apporte.
Les heures de sommeil superflues ne font pas partie des ressources naturelles du pays. Depuis 4 jours je vis en équilibre instable avec ma dose minimale de repos, apprenant à somnoler debout dans les trains, à prendre des décisions importantes avec un cerveau brumeux. M'habituant à faire abstraction des libellules Japonaises, bleues vertes rouges irisées qui se seraient bien faites une place dans mon ventre. Oh well.

En revanche la seule chose qui arrivent sur une île ce sont les gens. Des gens qui ont des histoires. Qui racontent : leurs aventures en Chine, en Australie, en Franche-Compté. Qui partagent : leurs recettes de gauffres, leur stock de levure, leurs anectodes de choc culturel, leurs futons sur le Mont Fuji, leur crème solaire indice 50 (merci qui???). Qui passent du temps : dans les cafés, dans les parcs, dans les rues calmes de Funabashi sous la pluie à 1 heure du matin. Qui parlent : de linguistique, d'ingénieurie, de littérature, d'amour, des avantages comparatifs des Suédoises sur les Japonaises, qui égrennent des listes de vocabulaires revues mille fois en attendant un bus. Qui boivent du thé, qui font gouter des desserts au parfum non identifiable (tofu au gout de quoi???).

Qui n'ont pas forcément besoin de parler. Continue

9.10.2007

Tokyo. Une semaine.

Deja.
Typhon, chaleur, humidite. Claviers compliques.

Acheter un telephone, acheter de la vaisselle, acheter un parapluie, puis 2, puis3, acheter une casserole a 100 yens, acheter de la lessive, se rendre compte que c'est un agent blanchissant. Eh merde, plus de linge propre.

Ballades diurnes sous le vent, sourire aux levres, ballades nocturnes en bonne compagnie, faire des rencontres, se faire de vrais amis. Marcher dans les montagnes, dormir dans les trains. Vivre 24 heures par jour, 3600 secondes par heure. Boire du cafe, du the vert, du the noir, une Sapporo glacee. Tomber par hasard, au fond d'une station de metro, sur une boutique Lush et parfumer mon appart' de 7.5 tatamis.

Pas de connexion internet facile d'acces. Les aventeures et les photos attendent des temps plus faciles. Continue

9.01.2007

problemes techniques, qu'ils disent...

Passer l'apres midi dans la galerie commerciale de l'aeroport CDG, puis la nuit a l'hotel Ibis de Roissy, ce n'est pas vraiment Tokyo mais c'est quand meme le debut de l'aventure...

Decouvrir que le restaurant le plus veg-friendly de TOUT l'aeroport (et j'ai bien cherche!!) est l'Hippopotamus du coin (oui, ceux dont le slogan est "ne faites pas attendre une envie de viande", avec les grandes photos qui vont avec) ca rajoute, comment dire, une touche d'ironie a cette journee qui n'en manquait deja pas.

Arriver direct apres 1 heure de train, 2 heures de queue, 1 decollage rate, 24 heures de squat, 12 heures de vol et 7 heures de decallage horaire a un meeting "tenue formelle exigee", ca va etre folklo.

Au moins je pourrai regarder la tele toute la nuit pour me detendre. Mmmh. Ou pas. Continue

haaaa! le JOUR de départ!!!

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