Japan is an island
"Si vous vous trompez de train, si vous ratez votre bus et vous perdez, ne vous inquiétez pas : le Japon est une île", nous rassuraient les cheffes le premier jour.
Comme sur toutes les îles, on n'y trouve que ce qu'on y apporte.
Les heures de sommeil superflues ne font pas partie des ressources naturelles du pays. Depuis 4 jours je vis en équilibre instable avec ma dose minimale de repos, apprenant à somnoler debout dans les trains, à prendre des décisions importantes avec un cerveau brumeux. M'habituant à faire abstraction des libellules Japonaises, bleues vertes rouges irisées qui se seraient bien faites une place dans mon ventre. Oh well.
En revanche la seule chose qui arrivent sur une île ce sont les gens. Des gens qui ont des histoires. Qui racontent : leurs aventures en Chine, en Australie, en Franche-Compté. Qui partagent : leurs recettes de gauffres, leur stock de levure, leurs anectodes de choc culturel, leurs futons sur le Mont Fuji, leur crème solaire indice 50 (merci qui???). Qui passent du temps : dans les cafés, dans les parcs, dans les rues calmes de Funabashi sous la pluie à 1 heure du matin. Qui parlent : de linguistique, d'ingénieurie, de littérature, d'amour, des avantages comparatifs des Suédoises sur les Japonaises, qui égrennent des listes de vocabulaires revues mille fois en attendant un bus. Qui boivent du thé, qui font gouter des desserts au parfum non identifiable (tofu au gout de quoi???).
Qui n'ont pas forcément besoin de parler.
|