Constance
Ce que je préfère, dans le fait d'habiter au niveau du 2e parallèle, ce n'est pas forcément ce qu'on croit. Ce n'est pas la piscine sous ma fenêtre, ce ne sont pas les plages de sable fin. Ce n'est pas la profusion de fruits aux couleurs vives, aux saveurs douces. Ce n'est certainement pas le climat - je préfère à la moiteur grise tropicale les ciels bleu profond dans lesquels on croirait nager.
Ce que je préfère, c'est ce rythme inchangé. Pas de saisons, une variation de la luminosité imperceptible.
Pouvoir me lever chaque matin avec le soleil, au mois de Décembre, quel luxe!
Dans mon lit j'entends mon portable croasser (oui j'ai mis une sonnerie de grenouille en réveil, so what?) et je vois le ciel sombre ; le temps de faire chauffer l'eau du thé, de découper une tranche de pastèque en cubes et d'éplucher une pomme et le soleil est là. Alors je m'asseois près de la fenêtre ouverte et je petit-déjeune avec mon manuel de Japonais ouvert sur les genoux.
Charlie le chat s'est habitué à me voir première levée, à me réclamer croquettes et calins.
Constances des activités, aussi : semaine, week-end, quelle différence? On y croise plus ou moins les mêmes copains, dans les mêmes fêtes, avec les mêmes activités, et finalement, tant pis si on a plus de mal à se lever le lendemain (ce qui de toute façon est moins pénible qu'en France à la même époque, rapport au soleil du matin.)
Constance des humeurs, du coup : tout a un goût de vacances pourtant pas si exotiques - puisque c'est mon quotidien. Presque une saison que je suis là et le temps ne semble pas avoir de prises. C'est pourquoi sela semble si incongru que tout à coup on entende dire que, ça y est, c'est la fête, c'est Noël, ou bien voila, c'est la fête (encore plus que d'habitude) parce qu'on change d'année.
Les familles, les amoureux des uns des autres rendent visite, les valises pleines de substances prohibées (compremdre : champagne, saucisson, Saint-Nectaire ♥).
On dresse un sapin en plastique - somme toute assez absurde - et on allume des guirlandes qui clignotent pour le temps d'une soirée.
Le lendemain on a l'estomac plus lourd mais le soleil est toujours levé à sept heures et il ne neige pas.
Mes collocs ont pris des vacances et après 2 jours à la maison sont partis sur la côte. Charlie le chat en voit son rythme chamboulé, il n'aime pas ça, ça le rend tout fou.
Il ne va pas du tout aimer que moi aussi je me prête au jeu, que je fasse semblant de voir le temps passer en allant crier bonne année le temps d'une nuit blanche sur une île de backpackers.
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Note de bas de post : avoir un colloc' chat c'est bien, un colloc' informaticien c'est mieux! Le jour où il ramènera mon laptop de parmi les morts (où il l'a plongé, hein, moi je fais pas -hem, plus- tant de conneries avec mon pici) je pourrai blogguer d'ailleurs que du boulot et vous promets de saupoudrer à nouveau mes textes d'images!
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