11.21.2006

exotisme

Au bureau, tant qu'on ne va pas à la fenêtre de la cafet', on pourrait fermer les yeux et s'imaginer au mois de novembre, en France. C'en est d'autant plus difficile de perdre l'habitude d'enfiler sa veste en sortant du bâtiment.

Le reste du temps, tout a un lourd parfum de soir de juin. Après avoir passé l'été au froid dans ma montagne, j'ai l'impression que les mois sont tirés dans le désordre cette année. Une année aléatoire.

Quand j'en ai marre de cette clim stupide qui me gèle les orteils je prends une pause me fais un thé et écoute le muezzin qui cherche à couvrir de son chant le bruit de l'autoroute et du chantier qui s'élève doucement 16 étages sous moi.

(Oui il y a une autoroute et des zones non construites en plein coeur de la ville cherchez pas à comprendre)

On se croirait dans un film. Tous les clichés pour suggérer la chaleur sont là : lumière jaune désaturée, pales de ventilateur et fumée, poussière dans la ville.

Les murs de l'open space sont couverts d'affiches en Français (inscrivez vous sur les listes consulaires pour voter en 2007, visitez la provence, plan de paris) et mes collègues malais chinois indiens saupoudrent leurs dialogues d'expressions françaises (ah putain c'est pas vrai, bon appétit, comment ça va) toujours à bon escient. Chacun son exotisme.

Hier soir je suis allée faire des courses au magasin d'import Japonais, un truc trop classe genre printemps mais avec de la bouffe, où je trouve les mêmes produits qu'au fin fond de mon chinatown lillois.

Ici aussi les décos de Noel poussent comme des champignons, et je ne connais rien d'aussi étrange que d'immenses sapins enguirlandés sous une pluie genre pub Tahiti douche. Une pluie désagréable parce qu'elle ne rafraîchit pas l'air.

Après avoir slalomé entre les dangers publics que sont les mobylettes et trouvé un taxi normal (hum tu as une bonne tête de touriste toi, je vais te courir après et te proposer 5 fois le prix du trajet pour te ramener chez toi) j'ai fait connaissance dans l'ascenceur avec mon voisin de Dubai, en claquettes et cheveux longs, qui trimballait sa tour de PC. Ca me rappelle des gens, tiens.

Et maintenant, je me retrouve à digérer mon curry en faisant une étude de marché sur les entreprises leaders de la région Bourgogne. Il y a des choses qui ne changent pas.

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