1.21.2008

Ce que la confidentialité me permet de dire

L'avantage avec les clauses de confidentialité, c'est qu'elles permettent de rêver. Comme je ne parlerai pas de mon travail, vous pouvez vous l'imaginer passionnant. Puisque je ne citerai pas le nom de ma nouvelle ville, vous pouvez fantasmer sur des lieux exotiques. Et cette fois-ci, inutile de chercher des indices ailleurs sur ma blogroll.

Voyons ce qu'il reste parmi ce dont je peux parler...

Il y a quelques mois, je me plaignais d'habiter dans le Chiba-ken, loin de la ville...... aujourd'hui c'est pire. Certes, sur le papier, la ville compte 200 000 habitants, mais je vois mal où ils se cachent. Pas un combini à moins de 15 minutes de marche, une toute petite poignée de restaurants - pas un seul où je puisse manger - pas de bars, encore moins de librairies. Répartition approximative de la population : 67% d'hommes, 0,1% de 17-25 ans.

Heureusement, il y a aussi une vue à couper le souffle. Sur la montagne depuis ma fenêtre mal isolée. Sur l'océan si je tourne la tête. Et il y a aussi une gare.

C'est en descendant du train à la capitale de la préfecture (200 000 habitants aussi, mais pas tous ingénieurs et bizarrement ca va beaucoup mieux), en entendant le bruit, en voyant les lumières qui clignotent partout, en sentant l'odeur du café qui parvient des Starbucks, en slalomant entre les groupes de piétons, en remarquant mon sourire qui revenait que j'ai compris à quel point la ville me manquait.

Le grand air, la nature, ca va bien quand on peut rentrer à la fin du week-end. Bon. On respire un grand coup, on se dit que ce week-end-ci durera 8 mois et on serre précieusement sa Suica au fond de sa poche.

Et puis, qu'est ce qu'on peut faire dans ces cas-là?



That's right, acheter des livres - même si ca me prend mes 45 minutes de trajet et un dictionnaire pour en lire une page quand je connais le sujet. Ca les vaut amplement, ces 45 minutes de trajet.



Et puis, même dans un lieu non répertorié par Monsieur Planète Solitaire, on peut se débrouiller pour trouver des activités intéressantes.

Passer plusieurs heures dans un train - correction: dans 2 trains et un bus - pour aller voir une cascade, par exemple. Rencontrer dans le train des gens intéressants - une Malaisienne qui en a assez qu'on la prenne pour une Japonaise et une Japonaise qui en a assez qu'on la prenne pour une Coréenne. Manger des soba au tofu et des brochettes de konyaku aux agrumes. Echanger des anecdotes et des cartes de visite.


Alors que le chemin se rapproche du but du voyage, la cascade de Fukuroda - officiellement l'une des 3 plsu belles du Japon - on n'entend toujours pas un bruit. On comprend pourquoi après un passage sous la montagne : la chute d'eau est entièrement gelée. C'est un spectacle impressionnant qui ne me fait pas regretter d'avoir attendu les sakuras - d'après mes collègues, il n'y a absolument rien d'intéressant dans la région hors de la floraison des cerisiers. Mouais.

Quelques escaliers et une heure de marche plus tard, j'ai entrainé la non-Japonaise et la non-Coréenne sur le flanc d'une montagne, pour voir la cascade du dessus. Au dessus de nous, un chemin de randonnée me fait de l'oeil, mais forte de mon aventure à Sendai je m'abstiens - et j'ai bien fait : le dernier bus et ses correspondances m'auront ramené à la maison après 20h. J'ai fini le week-end avec le nez gelé et une invitation permaente à Kuala Lumpur. Rien que pour le climat, j'aimerais, tiens.



Et suite aux plaintes sur publicité mensongère, la Radio Tokyo fait place à la Radio des montagnes. Ca se passe dans la colonne à droite. Zou.

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