8.17.2005

post à retardement

lecteur chéri,

quand je dis que je pense à toi, c'est pour de vrai. La preuve, je t'avais préparé un post il y a trois-quatres semaines, j'ai juste bêtement oublié de le mettre en ligne...

Alors, alors…

- à Palo Alto, à Stanford, il fait très très beau ces jours-ci. Chaud, aussi. Même si je me crème j’ai les épaules toutes rouges. Le campus est absolument superbe, très grand aussi (« 42 fois Harvard », dit le type des visites guidées, « donc pas besoin de préciser pourquoi on est meilleurs »). C’est plein de petits jardins et de grandes pelouses où je me pose pour travailler, et je vois passer des écureuils, des colibris, des ratons laveurs. Et j'ai toute la place que je veux car les Américains, ces gens bizarres, préfèrent travailler en bibliothèque, dans des salles surclimatisées éclairées aux néons.

- A San Fransisco, par contre, il y a un micro climat bien pourri. Et des gens pour en parler pendant des heures (« Oui, c’est très bien étudié, tu vois, il y a un certain nombre d’équipes de météorologies à Stanford et à Berkeley dont c’est le sujet de recherche. C’est la combinaison d’un courant océanique qui nous vient de l’arctique, et un flux stratosphérique chaud, et en plus avec la chaîne montagneuse qui… ») Bon, c’est un temps pourri, quoi. Froid et brouillardeux.

- Les cours de Japonais sont durs, très durs. Wow, quand ils disent intensif ici, c’est du sérieux. Je bosse comme j’ai jamais bossé et j’adore ça. (hem… personne de l’administration passe par ici j’espère…)

- Mon stage est le stage le plus relax du monde. Je fais absolument ce que je veux, où je veux, dans les délais que je veux. « Ha vendredi je passerai mais un peu tard, hein, on va manger des sushi avec les autres groupes de Japonais. –Oui, oui, tu fais ce que tu veux. –Euh et après on va voir le dernier Miyazaki, c’est pas gênant ? –Bin non, aucun problème, pourquoi ? »

- Après un premier week-end complètement déprimant, que j’ai passé seule, naze des 9heures de jet lag, à m’embrouiller entre l’anglais, le français (que je parle avec mon tuteur et quelques autres chercheurs), le japonais et l’espagnol (qu’on entend aussi un peu partout), ça va mieux maintenant… Jme suis fait des copains trop rigolos, qui étudient tout ce qu’on peut étudier sur Terre ( « A la base je suis économiste, puis j’ai fait un master en socio, mais là je prépare un PhD en théorie des jeux, et toi ? –Ma spécialité c’est Etude de l’Asie, en septembre je pars faire un cycle sur la philosophie ancienne japonaise à Kyôto…), qui viennent d’un peu partout (« T’aurais pas un accent ? t’es d’où ? –Euh, je suis Française –Ho trop bien, j’adore la France, moi je suis Russe [tout ça dans un anglais parfaitement limpide, je suis jalouse]», « -On m’a dit que tu parlais espagnol ? génial, parle moi en espagnol, je suis madrilène, l’accent castillan me manque ! » « J’habite à Washington DC depuis le lycée, mais tout seul, ma famille est restée à Hong Kong »…)

- Quand je parle avec ces gens j’ai l’impression de rien savoir, d’avoir raté des grands bouts de culture, pourtant bizarrement c’est moi qui les impressionne : ici je suis « the girl with the languages ». Une Française qui parle déjà anglais et un peu espagnol, et un peu allemand, et qui vient ici pour apprendre le japonais, c’est pas trop courant !(pis oui, si vous insistez, j’ai fait un an de chinois, et un an d’italien, mais bon, ya longtemps, j’ai tout oublié…) (« Comment j’aurais aimé faire des études de langues ! –Euh oui moi aussi, en fait je suis en école d’ingénieur… »)

…/…

Related Posts with Thumbnails